En janvier, le déficit commercial du Japon a atteint un nouveau record, notamment à cause d’événements ponctuels comme les vacances liées au nouvel an en Chine et le ralentissement de l’économie mondiale, qui ont nui aux exportations.
Comme le montrent les chiffres du commerce au Japon, le déficit commercial est passé de 1,45 trillion de yens en décembre à 3,5 trillions de yens en janvier. Entre janvier 2022 et janvier 2023, le déficit commercial a augmenté de 59 % en passant de 2,2 trillions de yens à 3,5 trillions de yens. C’est la première fois depuis la fin des années 1970 que l’écart entre les exportations et les importants au Japon dépasse les 3 000 milliards de yens.
Graphique journalier JPY/USD – Source : ActivTrader
De plus, le taux de change moyen du mois de janvier était 15 % moins important que celui de l’année dernière, à 132,08 yens pour un dollar, et la hausse des prix de l’énergie connue depuis le conflit en Ukraine sont les deux principaux moteurs du déséquilibre commercial persistant au Japon. Le pays doit en effet importer une grande partie de son pétrole et d’autres sources d’énergie qu’il ne possède pas sur son territoire.
Bien que ces deux facteurs aient reculé par rapport à leur niveau important de l’année précédente, les conséquences de ces variables semblent toujours persister et peser sur la balance commerciale du pays.
Évolution du déficit commercial du Japon – Source : Bloomberg
C’est quoi la balance commerciale ?
La balance commerciale est un indicateur économique qui mesure la différence entre la valeur des exportations et la valeur des importations d’un pays au cours d’une période donnée.
Si les exportations d’un pays sont supérieures à ses importations, cela signifie qu’il a un excédent commercial, ce qui est considéré comme bénéfique pour l’économie du pays. En revanche, si les importations sont supérieures aux exportations, cela signifie qu’il a un déficit commercial, ce qui peut être préoccupant, car cela peut indiquer une dépendance accrue à l’égard des importations et une perte de compétitivité de l’industrie nationale au niveau mondial.
La balance commerciale est souvent utilisée pour évaluer la santé économique d’un pays et pour formuler des politiques économiques.
Pourquoi un déficit commercial continu peut-il inquiéter les investisseurs ?
Un déficit commercial continu peut être préoccupant pour plusieurs raisons :
- Déséquilibre de la balance des paiements : Si un pays importe plus qu’il n’exporte, cela peut entraîner un déséquilibre de la balance des paiements, ce qui peut avoir un impact négatif sur la valeur de la monnaie du pays. Si la balance commerciale est déficitaire sur une période prolongée, cela peut conduire à une dépréciation de la monnaie, ce qui peut rendre les importations plus coûteuses et les exportations moins chères, accentuant ainsi le déficit commercial.
- Endettement du pays : Si un pays à un déficit commercial important et qu’il n’a pas les moyens de le financer avec ses propres ressources, il peut devoir emprunter de l’argent à l’étranger pour combler le déficit. Cela peut conduire à un endettement accru, qui peut affecter la solvabilité du pays à long terme.
- Perte de compétitivité : Si un pays est incapable de produire des biens et des services compétitifs par rapport aux autres pays, cela peut entraîner une perte de compétitivité à l’international qui peut rendre les exportations plus difficiles. Le déficit commercial peut ainsi devenir un cercle vicieux où une perte de compétitivité conduit à un déficit commercial accru, ce qui affaiblit encore plus l’industrie nationale.
Dans l’ensemble, un déficit commercial continu peut être un signe d’un déséquilibre économique plus large et peut indiquer des problèmes structurels qui doivent être abordés pour assurer la santé économique à long terme du pays.
De plus, le Japon est actuellement à un tournant potentiel avec la prochaine nomination du gouverneur de la Banque centrale du Japon qui pourrait être Kazuo Ueda. Ce dernier pourrait en effet opérer un changement important dans la politique monétaire de la troisième plus grande économie mondiale et du plus grand créancier du monde en adoptant une normalisation progressive de la politique monétaire du pays.