La politique monétaire représente les mesures adoptées par une banque centrale pour soutenir la croissance d’un pays et contrôler son niveau d’augmentation des prix (inflation). Avec la politique budgétaire, la politique monétaire fait partie des instruments de politique économique permettant à un pays d’influencer la conjoncture.
Qu’est-ce que la politique monétaire ? En quoi est-elle différente de la politique budgétaire ? Comment influence-t-elle l’économie ? Qu’entend-on par politique monétaire conventionnelle et non conventionnelle ? Qu’est-ce qu’une politique monétaire accommodante, de relance, expansionniste, expansive, restrictive ou encore de rigueur ?
Politique monétaire – Définition
Politique monétaire pour les nuls – La politique monétaire c’est quoi ? La politique monétaire est l’ensemble des mesures prises par une banque centrale ayant pour but de faire varier le niveau d’argent disponible dans son économie pour influencer son coût afin d’assurer une stabilité financière et monétaire.
La banque centrale veille donc à adapter le niveau de liquidités disponibles dans une économie pour stimuler (ou ralentir) la croissance économique tout en garantissant la stabilité des prix.
Comment définir la politique monétaire à adopter ? En période de crise ou de ralentissement économique, la banque centrale va généralement faciliter l’accès au crédit en le rendant moins cher afin de soutenir l’activité économique. On parle dans ce cas de politique monétaire accommodante, de relance ou expansionniste.
À l’inverse, lorsqu’un pays fait face à une forte accélération de la croissance économique entraînant une augmentation des prix, la banque centrale peut adopter une politique monétaire restrictive ou de rigueur, afin d’éviter une surchauffe de l’économie et contrôler le niveau d’inflation autour de son objectif (généralement 2 %).
Quels sont les outils utilisés ?
• Taux d’intérêt – un changement des taux directeurs influence directement le taux que les banques commerciales appliquent à leurs clients, ce qui impacte les décisions d’emprunt et d’investissement des différents acteurs économiques. Ainsi, une banque centrale peut stimuler la croissance ou la ralentir.
• Niveau des réserves obligatoires – la variation du niveau des réserves ou des liquidités qu’une banque commerciale doit détenir auprès de la banque centrale influence la capacité de prêt de la banque commerciale en question, ce qui agit théoriquement sur le niveau de croissance.
• Opérations d’open market – ces opérations (achat et vente de titres sur le marché) sont celles qui permettent aux banques centrales de faire varier le taux d’intérêt principal en ajoutant ou en enlevant des liquidités sur le marché. La gestion de la liquidité bancaire peut être faite de manière régulière ou ponctuelle en fonction de la politique monétaire adoptée et des objectifs à atteindre.
Avec la BCE (Banque Centrale Européenne), vous retrouverez 4 types d’opérations d’open market : des opérations principales de refinancement (MRO : Main Refinancing Operations), des opérations de refinancement à plus long terme (LTRO : Longer-Term Refinancing Operations), des opérations de réglage fin et des opérations structurelles
• Outils de politique monétaire non conventionnels – il s’agit de mesures adoptées pour faire face à des circonstances ou des situations qui ne peuvent être réglées avec des mesures de politique monétaire conventionnelle. Les outils servant la politique monétaire non conventionnelle les plus connus sont les injections de liquidités massives comme les programmes de rachat d’actifs (assouplissements quantitatifs ou QE (quantitative easing)) ou les taux de facilité de dépôt négatifs.
Politique monétaire vs Politique budgétaire
Comme expliqué dans notre article Tout comprendre sur la politique budgétaire, l’État utilise généralement la politique budgétaire, qui se veut de relance ou de rigueur en fonction de la conjoncture et des objectifs à atteindre, pour réguler l’économie et atteindre une situation d’équilibre économique relative.
Il existe aussi un autre outil de politique économique dont un pays peut bénéficier : la politique monétaire.
Alors que la politique budgétaire est adoptée et menée par le gouvernement d’un État et agit sur les dépenses et les recettes de l’État, la politique monétaire est gérée par la banque centrale du pays concerné et agit sur la valeur et la disponibilité de l’argent nécessaire dans une économie pour soutenir un certain niveau de croissance de l’activité économique et des prix.
Politique monétaire expansionniste, Politique monétaire restrictive et Politique monétaire non conventionnelle
En fonction de ses objectifs, de la situation économique d’un pays et de ses perspectives de croissance, une banque centrale peut décider d’agir pour soutenir et relancer l’économie ou au contraire faire en sorte de ralentir la croissance pour éviter d’atteindre une inflation trop importante. C’est ainsi qu’elle va décider de mettre en place une politique monétaire expansionniste ou qu’elle va resserrer sa politique monétaire.
• Politique budgétaire expansionniste – politique monétaire visant à stimuler la croissance économique par une augmentation de la masse monétaire. Aujourd’hui, on parle de politique monétaire ultra-accommodante, ultra-expansionniste ou non conventionnelle, car les banques centrales injectent un montant massif de liquidités pour soutenir l’économie, notamment via des outils non-conventionnels.
• Politique monétaire non conventionnelle – politique monétaire adoptée dans des « situations extrêmes » comme des crises financières, économiques ou sanitaires, dans lesquelles les outils conventionnels ne semblent pas permettre d’obtenir les résultats escomptés. Parmi les outils populaires, on retrouve les programmes d’assouplissements quantitatifs (QE) ou les taux de dépôt négatifs.
• Politique monétaire restrictive – politique monétaire généralement adoptée pour « resserrer la politique monétaire », afin de ralentir l’inflation en contrôlant davantage l’accélération de la croissance économique pour éviter une surchauffe.
Influence de la politique monétaire sur les actifs financiers
• Obligations – les taux d’intérêt et le prix des obligations ont une relation inverse – on dit qu’ils sont négativement corrélés. Ainsi, si les taux d’intérêt diminuent, le prix des obligations va augmenter et vice-versa.
• Actions – avec de faibles taux d’intérêt, les entreprises peuvent plus facilement soutenir leurs projets de développement en investissant ou en embauchant, car emprunter de l’argent est moins cher. Il est aussi moins cher d’emprunter pour les consommateurs qui peuvent ainsi dépenser ou investir plus facilement. Ainsi, le cours de bourse des actions a tendance à augmenter.
Avec des taux d’intérêt en hausse, les emprunts coûtent plus chers aux entreprises et les consommateurs peuvent avoir tendance à davantage épargner plutôt que dépenser, ce qui peut négativement impacter le cours de bourse de la majorité des entreprises, sauf celles qui profitent d’un taux d’intérêt plus élevé comme les valeurs financières ou bancaires.
• Forex – la valeur d’une devise est fortement impactée par la variation des taux d’intérêt de son pays. Des taux qui augmentent indiquent généralement que l’économie se porte bien et qu’il sera plus intéressant d’investir dans des produits financiers locaux car ils rapporteront potentiellement plus.
Des taux d’intérêt en baisse indiquent qu’une économie a besoin d’aide pour stimuler sa croissance économique, ce qui pousse généralement les investisseurs à investir dans des pays ayant de meilleures perspectives de croissance et surtout de meilleurs rendements (taux d’intérêt plus élevés).