Alors que les indices étaient au plus bas il y a encore trois semaines, un mouvement haussier s’est construit. Bien que des signes d’essoufflement de se mouvement semblent se présenter, cette tendance haussière ne remet pas en question pour l’heure la baisse du marché depuis janvier 2022. En effet, les indices boursiers demeurent encore dans le canal de prix baissier initié en début d’année.
Ainsi, le CAC 40 est revenu sur ses niveaux de fin août. Des sociétés comme Air Liquide, ou aux Etats-Unis comme JP Morgan, ont alimenté l’engouement du rebond. De son côté, le Bitcoin a marqué une légère impulsion haussière qui pourrait aussi signifier une détente dans l’inquiétude des investisseurs. Décryptage du contexte statistique sur les indices.
Le CAC 40 face à des niveaux majeurs
Dans le graphique ci-dessous, nous avons représenté les distributions des variations du CAC 40 depuis janvier 2019. Le trait vertical rouge représente la moyenne des variations du CAC 40, et le trait bleu les variations du mardi 25 octobre, le CAC 40 ayant clôturé en hausse de près de +2 %. D’un point de vue historique (depuis 2019), ce type de mouvement a une probabilité d’environ 12 % d’occurrence. En tous cas on remarque que le comportement du CAC 40 depuis 2019 se définit par trois grandes caractéristiques :
- Premièrement, le CAC 40 est généralement sujet à des variations baissières nombreuses.
- Ensuite, on remarque que les hausses sur le CAC 40 sont aussi fréquentes que les baisses, mais ces hausses sont très concentrées autour des hausses minimes (inférieures à 1,25 %).
- Enfin, les variations du CAC 40 supérieures à 2,75 % sont exceptionnelles. A l’inverse, les baisses importantes sont plus récurrentes.
Une autre manière de contextualiser l’évolution statistique du CAC 40 est de représenter le graphique des variations cumulées du CAC 40. Les variations cumulées mesurent l’intensité/le débit des hausses et des baisses de marché. Le seuil clé de cet indicateur est le seuil 0 et permet de savoir si les marchés sont en surperformance extrême (indicateur supérieur à 0) ou en sous performance extrême (indicateur inférieur à 0). Depuis janvier 2020, les variations cumulées du CAC 40 ont une évolution persistante entre -10 et 0. Pour la troisième fois, l’indicateur a rebondi sur la ligne des -10 fin septembre, ce qui laissait suggérer la reprise d’un mouvement de rebond.
Typiquement, l’objectif de rebond statistique sur le CAC 40 consisterait à atteindre le niveau 0. C’est-à-dire que la somme des variations d’ici la fin d’année 2022 doit idéalement atteindre +5 % à +6 %. Mais ce serait faire grief de certaines résistances à court terme.
Les stars du CAC 40 explosent
La séance exceptionnelle de mardi s’accompagne aussi du retour en force des stars du CAC 40. En particulier, Air Liquide a clôturé en hausse de près de +6,7 %. Le cours de la société avait connu une forte sous-performance depuis le début de l’été avant d’enclencher un mouvement de baisse plus marqué jusqu’en septembre. Depuis 2019, une telle variation du titre Air Liquide n’a jamais été observée. L’annonce inattendue de meilleurs résultats a relancé la dynamique du cours de l’action.
Le même phénomène s’est traduit sur l’Oréal, qui après avoir rabaissé ses prévisions de croissance vendredi dernier, a perdu plus de 5 % en séance. Mais la reprise du CAC 40 tiré le titre à la hausse.
La reprise amorcée des banques américaines
Après avoir annoncé que la banque JP Morgan était relativement bien préparée face à un risque de récession (voir notre précédent article : « Les États-Unis dans une récession dans six à neuf mois » – Youtrading FR), le secteur bancaire a rassuré et a même impulsé un mouvement statistique plus intéressant. En reprenant l’indicateur de variations cumulées pour JP Morgan, on remarque que le cours de la plus grande capitalisation bancaire mondiale semble rentrer dans une configuration haussière. Si le secteur bancaire semble impulser le mouvement de hausse, il n’en demeure pas moins que la question de la validité de hausse demeure.
En bref
En clair, nous avons vu que les indices ont impulsé un mouvement de hausse puissant. Si la hausse se poursuit dans les prochaines semaines, alors la probabilité d’assister à l’arrêt d’un mouvement d’ici la fin d’année augmentera significativement. A l’inverse, sans nouveau moyen d’impulsion haussier, les indices auraient encore du mal à engager une véritable sortie haussière.
La configuration de rebond haussier engagé depuis fin août, notamment pour les raisons statistiques que nous avons exposé, laisse devant nous de meilleures perspectives. En effet, la plupart des grands indices boursiers ont rebondi sur leur moyenne mobile à 200 semaine. Cette moyenne mobile est d’un enjeu historiquement clé. La perspective des prochaines semaines laisse devant nous des anticipations plus souples… mais le spectre des risques structurels pèse et ne devrait pas partir de sitôt…