Alors que les français sont connus pour leur défiance envers les placements financiers qui présentent un risque de pertes, l’Autorité des Marchés Financiers observent depuis quelques années un regain d’intérêts pour les placements à risque.
Dans son baromètre annuel publié en décembre 2020, tiré d’un échantillon de 1 200 personnes représentatif de la population (âge, situation financière et catégorie sociale), le gendarme de la bourse tente de comprendre les rapports qu’entretiennent les français avec leur épargne. Notamment à travers leurs objectifs, leur appréhension au risque et leur comportement face aux produits financiers.
Décryptage et résumé des spécificités françaises.
Un profil financier qui diffère selon le revenu
Le baromètre met en évidence de nettes différences dans le profil des épargnants en fonction de la taille de leur patrimoine financier.
Parmi les français dont le patrimoine financier est inférieur à 10 000€, 72% des répondants ont moins de 55 ans. Ils sont 43% à être retraités ou inactif et 41% à posséder un revenu mensuel inférieur à 1 500€ (93% en dessous de 5 000€). Enfin, ils sont plus de la moitié à être locataire de leur bien (57%) ou logé à titre gratuit (7%).
À l’opposé, 52% des épargnants dont le patrimoine financier dépasse le seuil de 50 000€ sont âgés de plus de 55 ans. Cette catégorie est également principalement représentée par des catégories socio-professionnelles supérieurs (45%) suivi des retraités et inactifs (39%). Les revenus du foyer s’élèvent pour 52% d’entres eux à un montant compris entre 2 500€ et 5 000€ (et plus généralement 87% ont un revenu supérieur à 2 500€). Pour finir, une large majorité sont propriétaire de leur résidence principale (87%) dont 61% sans crédit en cours.
Ce sont donc principalement les personnes âgées et les CSP+ dont les revenus du foyer sont importants qui investissent pour se constituer un patrimoine financier et devenir propriétaire de leur résidence principale.
Une vision à court terme de l’épargne
Alors que les épargnants les mieux lotis en matière de patrimoine financier sont plus confiant dans l’économie, la plus grande partie s’accorde sur la nécessité de faire face à des imprévues (81%), mettre de l’argent de côté en prévision du futur (78%) ou pour d’éventuelles dépenses de santé (76%).
Bien loin devant d’autres préoccupation telles qu’accroître leur patrimoine financier (58%) et constituer un capital en vue d’un achat immobilier (47%). Un constat qui trouve sans aucun doute son origine dans la crise sanitaire que traverse le pays depuis mars 2020.
Un autre élément est frappant. En termes de blocage des fonds, près d’1/4 des sondés n’acceptent pas du tout d’immobiliser leur capital (24%). Plus globalement, seule un peu moins de la moitié des sondés sont prêt à le faire sur une durée de 3 ans ou plus.
Une culture financière qui se développe lentement en France
Dans l’ensemble, 48% des sondés estiment connaître les placements financiers (vs 42% en 2019), soit une progression de 6 points. Toutefois, il faut relativiser ce chiffre car seulement 1 sur 5 jugent qu’ils sont capables de choisir un placement qui correspond à leur profil d’investissement et évaluer son risque.
D’autre part, même si 30% des épargnants déclarent un intérêt pour les actions, 53% pensent que la bourse est trop volatile et 44% trop risqué en raison d’un possible krach financier qui pourrait survenir à tout moment. Pour ceux qui sont prêt à effectuer leurs premiers pas en bourse, 300 sur le panel de 1 200 personnes, se disent favorables à investir sur des actions en direct plutôt qu’en passant par d’autres véhicules d’investissements (Fonds, Sicav, ETF).
Par ailleurs, même s’ils estiment que la période n’est pas propice en raison de la situation économique, les épargnants sont conscients qu’investir sur les actions permet de diversifier ses placements, développer son capital à long terme et obtenir des rendements plus élevés.
Conclusion
Les français sont de plus en plus nombreux à faire leurs premiers pas en bourse chaque année. L’introduction de la Française des Jeux (FdJ) fin 2019 a participé à ce mouvement avec près de 400 000 nouveaux investisseurs. Mais c’est surtout la crise sanitaire en 2020 qui a incité de nombreux français à aborder les marchés financiers sous un angle différent et oser prendre plus de risques dans la gestion de leur épargne.
Bien entendu, les épargnants français ont une véritable aversion aux risques. Lorsqu’il est question de choisir un support d’investissement, près d’1 sur 2 n’accepte aucun risque même si cela implique une faible rémunération.
Pour autant, il est permis d’être optimiste car les chiffres de l’AMF montrent une évolution positive concernant