Parmi les indices boursiers les plus répandus, le MSCI World compte certainement dans les meilleurs. Cet indice regroupe la plupart des capitalisations boursières mondiales, et bien qu’il soit très centré sur les Etats-Unis, il est une source de diversification. Ses performances sur les 10 dernières années sont absolument considérables, et la constance de son mouvement haussier est tout à fait singulière. Entre 2016 et 2022 seulement, l’indice a doublé après avoir (déjà) doublé entre 2010 et 2016. Sa performance moyenne annuelle est de +10 % sur les 10 dernières années (+8 % en moyenne depuis 1987). Décryptage de l’indice mondial de référence (on se basera dans cet article sur les données de l’ETF Amundi MSCI World en euros – CW8).
Structure du MSCI World
Le MSCI World est censé représenter la capitalisation boursières mondiale. Les trois premières actions de l’indice sont Apple, Microsoft, et Alphabet (google). Bien que ce soit une image relativement fidèle de la réalité, il y a une certaine surpondération des valeurs américaines. Lire plus : MSCI World Index.
Ainsi, les Etats-Unis pèsent à eux-seuls près de 70 % de l’indice (la capitalisation boursière des entreprises américaines étant plus proche de 50 % à 60 % de la capitalisation mondiale) ! Le Japon arrive en deuxième position dans l’indice (6 %), et la France à la 5e position avec 3,24 % de l’indice… Du côté des secteurs qu’englobe l’indice, la diversification est plus importante. La technologique est la principale partie du portefeuille avec 20 % de l’indice, suivi de la santé et du secteur financier qui représentent à eux trois la moitié de l’indice.
Des variations uniques !
Depuis 2008, le cours du MSCI World n’a baissé que 5 années sur 14 (35 % des années, en incluant 2022). La pire année fut de loin 2008, faisant chuter l’indice de plus de 40 % sur un an. A l’inverse, la meilleure performance fut enregistrée en 2009 (+30 %) et 2019 (+ 28,4 %).
Le cours de l’indice mondial se caractérise d’abord par sa stabilité. La distribution de ses variations est tout à fait singulière. Plus de 40 % des variations journalières de l’indice se situent entre 0 % et +0,9 %. De plus, les variations journalières de plus de 1 % sont relativement plus rares (environ 10 % des variations observées entre 2018 et 2022 sont des variations comprises entre +1 % et +2 %). Par conséquent, les mouvements correctifs du MSCI World sont généralement plus distribués.
Qu’est-ce qu’une variation exceptionnelle sur le MSCI World ? L’analyse statistique nous permet de dire qu’une variation « exceptionnelle » du MSCI World Index (une variation dans le top 1 % des meilleures ou des pires variations), est une variation de plus de 3,5 %… Ce qui est considérablement peu. Effectivement, on remarque que les variations « exceptionnelles » sont très rares graphiquement (voir ci-dessous). La plupart des variations exceptionnelles se sont manifestées sur des situation de crise particulières.
Une surperformance globale
Le graphique ci-dessous montre le ratio MSCI World / CAC 40. Depuis 2018, la valeur relative du MSCI World face au CAC 40 a augmenté de plus de 40 %. Cette surperformance est en grande partie due, d’une part, à la surperformance globale de l’économie américaine et mondiale sur l’économie européenne, et d’autre part, à la dévaluation de l’euro.
Le principal avantage du MSCI, pour ne pas écrire son avantage concurrentiel, réside dans sa diversification. Il est une image globalement fidèle à la finance mondiale. Le MSCI World est probablement un des produits les plus diversifiés de la planète, ce qui explique en partie sa stabilité. De fait, loin des arbitrages perpétuels du marché et des rotations d’un secteur à l’autre, le MSCI World va plutôt suivre la tendance mondiale globale de capitalisation et de financiarisation de l’économie. Le MSCI World lisse les performances, et limite considérablement les risques de sous-performance.
Quelles perspectives ?
Dans le graphique ci-dessous, on a représenté le cours du MSCI (bas) avec le cumul des variations journalières (haut), ce qui nous permet de visualiser la force des tendances de marché. Le fait que les variations journalières soient durablement négatives sur l’indice depuis le début 2022 confirme le maintien d’une tendance baissière. Mais après trois tentatives de décrochage, l’indice s’est repris et est récemment revenu en territoires de variations positives.
Bien évidemment, la perspective d’une récession en 2023 n’arrange pas les choses. Mais du fait de la rareté des variations annuelles baissières de l’indice, et du rapprochement de niveaux clés (moyenne mobile à 100 semaines en outre), on peut raisonnablement penser que les seuils actuels ne sont pas surévalués. On notera le rôle majeur du seuil des 400€ sur l’indice autour duquel le cours de l’indice évolue depuis la fin 2021 (indice Amundi CW8).