L’investissement immobilier est depuis longtemps l’un des choix préférés des Français en matière d’investissement. Les raisons sont multiples mais d’abord culturelles. Les arguments les plus souvent avancés par nos compatriotes sont la sécurité du placement, les revenus réguliers, les avantages fiscaux, l’effet de levier et la transmission intergénérationnelle. Mais, après l’embellie post-covid, le temps est venu de se poser la question du niveau des prix atteints ces derniers temps dans le secteur de la pierre. L’ensemble des intervenants fait grise mine.
Chouchou des français, l’immobilier est un secteur d’investissement particulièrement prisé dans l’Hexagone. Il est dû à un profond ancrage dans l’inconscient collectif et est basé sur des critères particulièrement intéressants mais aussi sur des agissements dangereux quand on parle d’investissement financier. Ces comportements, que l’on peut parfois considérer comme exagérés, sont influencés par plusieurs facteurs.
Tout d’abord, la culture française accorde une grande importance à la propriété immobilière. Posséder sa propre maison ou son appartement est souvent perçu comme un symbole de réussite et de stabilité financière. Mais rassurez-vous, il n’y a pas que les français dans cette situation. D’autres pays comme la Belgique, notamment, ont donné une large place à l’investissement immobilier. Souvent de manière beaucoup trop importante.
Pour enfoncer le clou, le système fiscal français offre beaucoup d’incitations à l’investissement immobilier. Etat complice? Oui, puisqu’il est politisé et fait plaisir à ses compatriotes sans se soucier de la véritable logique financière. Ainsi, l’immobilier offre toute une batterie d’avantages fiscaux aux investisseurs. Par exemple, les revenus locatifs peuvent bénéficier d’un régime fiscal avantageux, avec des déductions possibles pour les dépenses liées à la propriété, telles que les intérêts d’emprunt, les charges de copropriété et les frais de gestion. De plus, des dispositifs spécifiques tels que la loi Pinel (en cours de disparition), le PTZ (prêt à taux zéro) ou le statut de loueur en meublé permettent de bénéficier d’avantages fiscaux supplémentaires, dans certains cas.
Une autre raison de cet attrait est le contexte économique et financier des dernières décennies. Les taux d’intérêt bas ont rendu l’emprunt plus abordable, ce qui a encouragé les particuliers à investir dans l’immobilier. Même s’il est vrai que la logique tend à s’inverser en ce début des années 20. Plus encore, ils ont utilisé ce que l’on appelle l’effet de levier (sans vraiment savoir quels risques se présentaient à eux). Limmobilier permet aux investisseurs de bénéficier de ce phénomène en utilisant un financement hypothécaire qui leur a permis d’acquérir un bien immobilier en utilisant une partie de leurs propres fonds et en empruntant le reste. Jusqu’à peu de temps, on pouvait même acheter un bien sans aucun apport: FULL INDEBTED. Cela permet de profiter de la croissance de la valeur du bien immobilier sur l’ensemble du montant investi, ce qui augmente considérablement le rendement mais aussi le risque mais ça.. évidemment… on ne vous le dit pas. Messieurs-dames les banquiers, je ne vous félicite pas.
De plus, l’instabilité des marchés financiers et la méfiance envers les investissements traditionnels, tels que les actions, ont poussé les Français à se tourner vers l’immobilier considéré comme un placement sûr. Mais, ces comportements sont surtout dûs à un manque d’éducation financière particulièrement important. En effet, la France pâtit d’un déficit chronique de culture financière. Pas vraiment nécessaire de désigner du doigt les responsables, tout le monde les connaît. On dira simplement qu’il existe des institutions qui se prétendent être laïques mais qui ont beaucoup de mal à être dépolitisées. Alors, ne suivez pas mon doigt mais je ne vous interdis pas de suivre mon regard… Car le niveau moyen du français moyen n’est pas du tout.. moyen mais totalement catastrophique quand on compare les chiffres de l’Hexagone avec l’ensemble des données de l’OCDE.
Ainsi, stabilité et sécurité sont des arguments de poids pour des populations crédules. Les biens immobiliers ont tendance à maintenir leur valeur à long terme, et la demande de logements reste constante. Les Français apprécient la sécurité que procure la possession d’un actif tangible tel qu’une propriété immobilière ce qui a, il faut l’avouer, des avantages certains. Mais quid de la “liquidité” de ce bien? Quid de cet adage si simple et si rarement appliqué: “ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier”? Quid? Car les chiffres sont clairs. Les français, en très grande majorité, possèdent un seul bien (leur résidence principale en général) voire un second pour du locatif pur. Et rien d’autre à côté, et c’est bien ça le pire: RIEN D’AUTRE. Le risque est maximal, monomaniaque, souvent démesuré… asymétrique. Le surendettement, au moindre accident, est garanti. Pour tout vous dire, un couple au SMIC, quand vous prenez le temps de lui faire une petite étude patrimoniale, ne devrait jamais accéder à la propriété. Mais voilà “mon banquier est formidable “ vous répondront 95% de nos concitoyens sans se rendre compte que le “costard cravate” qui connaît leur compte bancaire n’est qu’un commercial, certes respectable, mais qui n’a pour mission que de placer du crédit aux pauvres jusqu’à leur maximum autorisé et pour la durée la plus longue possible (30 ans c’est bien, l’abonnement le plus long de leur vie)… “Hein??? le PEA?? Ah oui, la bourse!! C’est trop dangereux ma pauvre madame Chombier.” N’en voulons pas à ce charmant garçon qui n’applique que ce que lui demande son supérieur. S’il connaissait vraiment la finance, il n’orienterait jamais la pauvre madame Chombier vers ce qu’il vend, vraiment pas.
A suivre…