Bilan Hebdomadaire
La semaine qui vient de s’écouler a plus été animée par des événements extérieurs aux statistiques macroéconomiques que par les chiffres de cette semaine qui ont été particulièrement intéressants vu que c’était la semaine (classique) des chiffres de l’emploi américain. Nous allons donc analyser de manière synthétique ce que ces événements vont provoquer dans nos choix d’investissement dans nos portefeuilles d’actifs financiers. Le mois d’août est traditionnellement propice à la volatilité due à l’absence des opérateurs. Il est donc d’autant plus important de rester attentif à ce que certains événements peuvent provoquer sur les cours de bourse. Mais tout d’abord, voici le tableau des résultats macroéconomiques de la semaine passée:
La semaine a commencé tranquillement avec une statistique plutôt rassurante sur l’activité chinoise même si elle n’est pas flamboyante et qu’elle semble ne pas vouloir redémarrer comme nous voudrions qu’elle le fasse. D’un autre côté, la prévision d’inflation de la zone euro s’est avérée être conforme à ce que l’on attendait: encore une petite baisse. Oui c’est une “petite” baisse mais le pétrole remonte actuellement.
C’est à vrai dire mardi que la semaine a vraiment commencé avec la décision australienne de ne pas remonter ses taux d’intérêt directeur. Parfois, je me demande si les Australiens ne jouent pas avec le consensus en le défiant à chaque fois. Les deux locomotives européennes que sont la France et l’Allemagne ont sorti des chiffres sur les PMI manufacturier du mois de juillet conformes aux attentes mais tous les deux en baisse. Par contre, on voit bien que le niveau allemand est particulièrement faible actuellement. Les États-Unis ont fait de même avec l’ISM qui, lui, est légèrement remonté tout en restant à un niveau très laborieux de 46,4. Je rappelle que le niveau de 50 est le niveau d’équilibre entre contraction et expansion économique.
Mais le chiffre le plus attendu de cette journée était bien celui du rapport JOLTS sur le niveau d’offre d’emploi américain. La donnée en question ouvrait le bal de la semaine sur les statistiques de l’emploi du côté de l’Oncle Sam. Toujours aucun signal de contraction au niveau de l’emploi américain et nous verrons jusqu’à la fin de cette semaine que ce chiffre précurseur est très souvent fiable. D’ailleurs, le NFP de vendredi a été plutôt de bonne facture même si légèrement inférieur au consensus, il n’a pas baissé. Par ailleurs que dire de l’enquête ADP dont les chiffres sont trop souvent fantasques? Il n’est vraiment pas nécessaire de s’attarder sur cette statistique peu fiable qui a été dévoilée ce mercredi.
Il était d’autant plus inintéressant de s’intéresser à l’ADP que mercredi a été animée, voire bousculée, par la note de l’agence notation Fitch concernant la dette américaine. Ce qui est important à retenir n’est pas tant le niveau auquel a été descendu le niveau de confiance de Fitch dans la dette américaine que les raisons de cette dégradation. La motivation première de Fitch a été d’alerter le monde politique quant à ces pérégrinations lors de la négociation du rehaussement du plafond de la dette du mois de juin de cette année. On est dans l’image, mais Fich veut surtout que les décideurs se rendent compte qu’il est important d’être cohérent dans ces phases de négociation car c’est bien tout le monde économique qui les observe. On verra, si dans 2 ans, les congressistes américains auront entendu le message.
La conséquence immédiate de cette annonce a été une accélération des taux 10 ans aux Etats Unis, mais aussi sur toute la planète. Cela ne peut que corroborer l’irresponsabilité des congressistes américains. Cette tension sur les taux alors qu’ils n’ont jamais vraiment redescendu n’est pas du tout la bienvenue. Et si vous êtes un spécialiste de l’analyse graphique, on peut constater que cette décision a fait sauter un niveau qu’il ne fallait pas dépasser. Ainsi, le 10 ans américain est repassé au-dessus des 4 %… Oui ça peut être grave docteur, même très grave. Le niveau de dette dans le monde est tellement élevé que nous sommes à deux doigts d’un spike sur les taux d’intérêt qui ferait exploser la bulle de la dette mondiale actuelle. Il est quasiment certain que les banques centrales sont déjà à la manœuvre pour éviter ce scénario.
le taux 10 ans US depuis 2 années.
Malgré cela la planète a continué de tourner et c’est jeudi que la banque centrale anglaise à remonter ses taux de 25 points de base comme prévu. Toutefois c’est dans la didactique que l’on a vu un pivotement des Anglais qui se sont rapprochés de la position européenne quant à leur politique future sur les taux d’intérêt. On est peut-être proche de la fin des hausses de taux de ce côté de l’Atlantique.
Par ailleurs, ce sont les Américains qui ont donné des chiffres sur les PMI services qui restent très élevés, statistiques qui ne sont pas pour nous rassurer sur le scénario expliqué plus haut concernant les taux d’intérêt.
C’est vendredi que, traditionnellement, les stats sur l’emploi les plus importantes sont sorties. On a déjà parlé du NFP. Mais sachez qu’il est très important de regarder aussi l’évolution des salaires moyens dont les chiffres ne sont pas du tout rassurants là aussi puisqu’ils sont supérieurs au consensus et ont augmenté de 0,4% au lieu de 0,3% prévu.
C’est comme ça que le Nasdaq a terminé sa semaine au plus bas en donnant un signal graphique très important qui permet d’augurer une correction un peu plus profonde que ce que l’on avait vu jusqu’à maintenant en 2023.
Perspectives macro-économiques pour les jours à venir
Pour ce qui concerne la semaine que nous venons de commencer, le programme sera très allégé avec un grand nombre d’organismes qui fermeront leurs portes pour raison de congés annuels. Toutefois, il reste quelques statistiques importantes à retenir. Voici le programme hebdomadaire:
C’est mardi que l’inflation allemande sera le clou du spectacle du début de la semaine. C’est seulement jeudi que les Américains prendront le relais avec leurs propres chiffres sur l’inflation . Arrivera déjà à la fin de semaine avec la prévision de PIB britannique, l’inflation française et une statistique sur les prix à la production américaine.
En bref, pas grand-chose à se mettre sous la dent, N’hésitez pas à profiter de ces deux ou trois semaines de pause pour regonfler les batteries pour une rentrée qui s’annonce stratégique.
Bonne semaine macroéconomique à tous.