Bilan Hebdomadaire
La semaine précédente ne devait pas être un tournant majeur en ce qui concerne les statistiques macro-économiques. Toutefois, les résultats ont finalement été décevants ce qui donne finalement un caractère particulièrement important à ces nouvelles données macro-économiques. Les chiffres divulgués au cours de cette période offrent donc des enseignements précieux pour nos arbitrages d’investissement. Nous nous pencherons sur certaines données qui ont retenu toute notre attention. Dans cet article, nous chercherons à les analyser afin de prendre des décisions judicieuses quant à nos portefeuilles d’investissement. Voici un aperçu des chiffres de la semaine écoulée :
C’est mardi que les chiffres des permis de construire américains nous ont permis de nous rassurer sur l’activité immobilière de l’Oncle Sam. On peut rester dubitatif quant à ce rebond des permis délivrés vu la forte baisse qu’il y avait eu lors du mois précédent. Il faudra rester très attentif à cette donnée dans les mois qui viennent pour confirmer ce rebond sybillin.
Mercredi fut le commencement de la série de données britanniques qui se sont avérées être plutôt inquiétantes quant à un scénario bien connu des macroéconomistes: la fameuse stagflation. Ainsi, les chiffres de l’inflation outre-manche ont été particulièrement mauvais. L’inflation galope toujours aussi fort du côté des sujets du roi d’Angleterre. Le consensus prévoyait un triste +8,4%, le chiffre final a été encore pire: +8,7%. Vous devinez que les décisions de la Bank of England (BoE) qui tombaient le lendemain allaient décevoir beaucoup de gens.
Ainsi, jeudi, moment de la semaine où les données ont commencé à vraiment sortir sur l’ensemble de la planète macroéconomique, la BoE annonça logiquement une hausse de ces taux d’intérêt directeur de 50 points de base. Cette décision qui n’avait pas été pricées par les marchés a semé le trouble sur l’ensemble des indices boursiers occidentaux. En bref, le scénario catastrophe a repris de la vigueur. On voit tout de même que les fondamentaux macroéconomiques ne sont pas partout les mêmes qu’en Grande Bretagne puisque, le même jour, la BNS (la banque centrale suisse) prenait une décision de rehaussement de ses taux d’intérêt directeurs de 25 points de base pour porter ses taux d’intérêt à seulement 1,75% là où nos anglais préférés sont déjà à 5 et proche de la panique.
Un autre chiffre retiendra toute notre attention sur cette journée de jeudi: les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis. Cela fait un certain temps, dans ses colonnes, que nous prônons l’idée d’un ralentissement économique et non pas d’une récession profonde. Ce scénario est valable tant que le niveau de chômage américain reste faible. Mais il se trouve que depuis quelques semaines cette statistique flirte avec ses niveaux hauts. Le chiffre de 264 000 n’est pas particulièrement grave. Il est juste la frontière entre un chômage totalement raisonnable et le début d’un trend haussier de cette donnée stratégique. Nous resterons très attentifs dans les semaines à venir quant à ce chiffre donné hebdomadairement.
La semaine s’est clôturée avec un salve de données sur les PMI de différentes zones importantes, l’Europe et les Etats Unis en l’occurrence. Mais avant de commenter les données de ces régions économiques, revenons sur ce que sont les PMI.
En macro-économie, les PMI, ou « Purchasing Managers’ Index » en anglais, sont des indicateurs extrêmement importants pour mesurer l’activité économique dans un secteur d’activité donné. Ils fournissent des informations sur l’état de la production, des nouvelles commandes, des livraisons, de l’emploi et des stocks au sein des entreprises d’un secteur spécifique. En résumé, les PMI sont des indicateurs synthétiques qui mesurent, avec anticipation, l’activité économique dans différents secteurs et aident à évaluer par avance la santé économique globale d’un pays ou d’une région.
Les PMI sont généralement basés sur des enquêtes auprès des directeurs d’achat ou des responsables des achats dans les entreprises. Ces enquêtes consistent à poser des questions sur différents aspects de leur activité, tels que le volume des commandes reçues, les délais de livraison des fournisseurs, les niveaux de stocks, etc… Les réponses fournies sont agrégées et converties en indices. Le seuil de 50 est généralement utilisé comme référence : un PMI supérieur à 50 indique une expansion de l’activité économique, tandis qu’un PMI inférieur à 50 suggère une contraction.
Les PMI sont disponibles pour différents secteurs économiques tels que l’industrie manufacturière, les services, la construction, etc. Ils sont largement suivis par les économistes et les analystes financiers (surtout les PMI manufacturiers et ceux des services) car ils fournissent des indications préliminaires sur la santé globale de l’économie, les tendances de croissance et les éventuels retournements de conjoncture.
Ainsi, l’ensemble des statistiques du côté européen se sont avérées mauvaises et surtout pires que ce que l’on pouvait attendre. Le chiffre le plus surprenant s’est trouvé être celui du PMI service de la France attendu à 52 et qui s’est révélé être à un niveau préoccupant de 48. Il se trouve que c’est la semaine ou le gouverneur de la Banque de France a exprimé son sentiment positif sur le futur niveau de croissance économique du pays, il était formel: le pire est derrière nous! Nous ne pouvons rester que dubitatif quant aux propos qu’il a pu tenir. Du côté américain, et ce sera le dernier chiffre important de la semaine, le PMI service est, lui, resté à un niveau très élevé de 54,1.
Comme quoi, des deux côtés de l’Atlantique la situation n’est absolument pas la même.
Perspectives macro-économiques pour les jours à venir
Pour ce qui concerne la semaine que nous venons de commencer, le programme sera chargé d’un grand nombre de discours des banquiers centraux au milieu de chiffres qui seront à retenir tant la situation devient tendue. Voici le programme hebdomadaire:
Il est surprenant de voir autant de rendez-vous des banquiers centraux avec les marchés. Mais cette semaine bat tous les records,vous constaterez qu’il y en a quasiment tous les jours.
Toutefois, quelques chiffres émailleront la semaine. Mardi, comme vous le devinez, nous surveillerons à nouveau les permis de construire américains. Ce sera surtout une journée consacrée aux commandes de biens durables et aux ventes de logement neuf. Statistiques extrêmement importantes pour voir la dynamique de consommation du côté de l’Oncle Sam.