Bilan Hebdomadaire
Semaine macroéconomique totalement inintéressante? QUE NENNI. Les marchés ont bougé et ils ont eu de bonnes raisons de le faire. Voici le résultat des plus importantes données économiques de ces derniers jours:
Malgré cette pauvreté statistique à l’orée de ces fêtes de fin d’année, cette semaine macroéconomique a été marquée par un pays où Noël est un non-événement. En l’occurrence le coupable de cette excitation macroéconomique est le Japon. Dans la nuit de lundi à mardi de cette semaine, la BoJ (Banque centrale japonaise) a ajusté son contrôle de la courbe des taux. Elle a relevé le plafond pour le taux 10 ans de 0.25% à 0.50%. Attention à la mauvaise interprétation, elle a relevé le plafond. Mais elle n’a, en aucun cas, relevé ses taux.
D’ailleurs, Kuroda (le gouverneur de la BoJ) a indiqué qu’il n’avait « absolument pas l’intention de relever les taux » ni de « durcir la politique monétaire ». D’accord, mais il s’agit tout de même d’une décision moins accommodante et les marchés ont réagi en conséquence. Le Nikkei 225 (indice phare de la bourse de Tokyo) a perdu 4,70% dans la semaine. Vous avez beau parler monsieur le gouverneur, les marchés ont bien compris le message. A tel point que le Japon a empêché Wall Street et l’Europe d’entamer leur rallye de Noël… Quelle bien mauvaise semaine sur les marchés “actions” dans nos contrées occidentales. A l’image de cette année particulièrement éprouvante, n’est-ce pas? Les marchés obligataires et le forex ont eux aussi fortement réagi à ce cataclysme dans ce petit monde macro-économique. Cataclysme, oui… La BoJ qui vient de bouger son auriculaire, c’est un tsunami au pays du Soleil Levant tellement nous sommes habitués à… un soleil couché.
L’autre événement de la semaine fut les statistiques américaines de ce jeudi. En effet, le PIB ainsi que les inscriptions hebdomadaires au chômage ont été particulièrement positifs. Bref, pour l’Oncle Sam, la récession n’existe absolument pas. Ce positivisme macroéconomique de l’autre côté de l’Atlantique a été interprété par les marchés comme un danger de continuation du phénomène inflationniste. Là aussi les marchés ont été marqués négativement par ces statistiques très positives… Eh oui, “good news is bad news”. Va comprendre…
Tous ces chiffres ont été corroborés, dès ce vendredi, par les statistiques sur la consommation de biens durables et la vente de logements neufs aux USA. Toujours aucun signe de ralentissement économique aux Etats-Unis… AUCUN.
Perspectives pour les jours à venir
La semaine qui se présente à nous sera la plus calme de l’année. Le final macro-économique de cette fin d’année étant passé, il convient de faire une pause bien méritée. Toutefois, garder un œil sur quelques chiffres peut toujours occuper la semaine. Mais tout le monde ferait bien mieux d’aller se requinquer, la véritable reprise est pour le 3 janvier. Vous trouverez donc le tableau des statistiques macroéconomiques de début d’année (aussi) dans cet article.
Ainsi, l’événement le plus important de la semaine à venir est le calendrier des jours fériés de la quasi-totalité des bourses occidentales. Ce sera la même chose pour la semaine suivante, le lundi 2 janvier.
Dès le 3 janvier, nous plongerons rapidement dans le vif du sujet avec des statistiques sur les PMI aux États-Unis et au Royaume-Uni. En Allemagne, on fera attention aux premières données sur l’inflation outre-Rhin. On finira la semaine avec une statistique extrêmement importante qu’est le NFP, le Non-Farm Payrolls. Faisons un petit focus sur ce chiffre si important pour les marchés financiers.
Ce rapport sur les taux d’emploi non agricoles appelé NFP (chiffres mensuels de l’emploi aux États-Unis) est un indicateur important de la santé de l’économie américaine et l’un des indicateurs économiques clés les plus attendus sur les marchés financiers.
Le Non Farm Payrolls (NFP) mesure la variation du nombre de personnes employées aux USA, à l’exclusion des employés du gouvernement, de l’agriculture, de l’industrie des services domestiques, de l’autodéfense et du monde associatif. Cet indicateur est publié chaque mois par le Bureau of Labor Statistics (BLS), qui est une agence du département du Travail des États-Unis.
Le NFP est considéré comme un indicateur essentiel pour la santé de l’économie américaine, car il donne une idée de l’état du marché du travail et de la croissance de l’emploi dans le pays. Il est souvent utilisé par les investisseurs et les banques centrales pour évaluer la force de l’économie et prendre (ou influencer) des décisions sur les taux d’intérêt et la politique monétaire. Mais, il est surtout un indicateur avancé de la consommation des ménages américains qui reste LE pilier du dynamisme de l’économie américaine. Ainsi, le NFP est un formidable indicateur de la santé générale des Etats Unis et par voie de fait du monde entier. Ce sera le 6 janvier, jour de galette des rois par la même occasion.
Bonne semaine, qu’elle vous soit agréable familialement. Bonnes fêtes de fin d’année à tous.