Bilan Hebdomadaire
Les 2 dernières semaines ont été stratégiques quant aux futures décisions des banques centrales concernant leur réévaluation de leur politique de taux d’intérêts. Les données récoltées ont finalement été rassurantes sur certains points et ont par la même occasion validé nos hypothèses passées et le sentiment général de ce qui nous attend. Les chiffres divulgués au cours de cette période offrent donc des enseignements précieux pour nos arbitrages d’investissement. Nous nous pencherons sur certaines données qui ont retenu toute notre attention. Dans cet article, nous chercherons à les analyser afin de prendre des décisions judicieuses quant à nos portefeuilles d’investissement. Voici un aperçu des chiffres de la semaine écoulée :
Ainsi, c’est à partir de mardi 11 juillet (jusqu’au 13) que la salve des statistiques sur l’inflation des principaux pays occidentaux a démarré. Le constat est assez simple: l’inflation baisse depuis maintenant quelques mois et il semble que le mouvement ne décélère pas. On peut considérer que la problématique de l’inflation est derrière nous. C’est surtout vrai aux États-Unis où l’inflation est maintenant redescendue autour des 3 % ce qui était, dans ces colonnes, un objectif moyen terme que nous nous étions fixé dès la fin d’année dernière. Le ralentissement est tel que nous percevons de plus en plus de cas, notamment sur les IPP, de déflation. Une thématique qui pourrait prendre le pas dès la rentrée, mais n’en avons-nous pas déjà parlé plus tôt dans l’année? Les éléments s’accumulent dans ce sens.
Toutefois, ce mouvement désinflationniste n’a pas encore provoqué de pivotement des banques centrales quant à la politique de hausse de taux d’intérêt. La sémantique reste la même: il faut tuer l’inflation coûte que coûte. Ne sommes-nous pas dans une nouvelle exagération des banques centrales quant à la réparation d’autres exagérations? Personnellement, j’ai tout lieu de le penser. C’est ainsi que, ce mercredi 12 juillet, la Banque centrale du Canada a remonté de 25 points de base son taux d’intérêt directeur. Et pour tout vous dire, il semble que ce ne soit que le début de la salve des hausses du mois de juillet. Mais nous y reviendrons un peu plus tard dans cet article.
Une autre statistique qui, ici, nous semble très importante, est sortie le jeudi 13 avant les festivités françaises du 14 juillet. Il s’agit des statistiques des inscriptions hebdomadaires au chômage aux USA. Cela fait plusieurs semaines que nous surveillons ces chiffres car ceux-ci ont flirté avec une barrière, pour l’instant infranchissable, des 260 000 inscriptions par semaine. De ce côté-là, nous restons toujours dans le scénario d’une absence de crise profonde tant que le chômage américain sera aussi faible. Pas de chômage, pas de crise. Et c’est structurel.
Concernant la semaine passée c’est la Chine qui a ouvert le bal des statistiques avec son PIB du second trimestre 2023. Avec un +6,3% après un +4,5% au trimestre dernier, vous auriez dû tous penser que le chiffre était bon et que la Chine était enfin en train de sortir de son marasme. Que nenni il faut voir un peu plus loin. Il se trouve que le consensus était plutôt à 7,3. Un chiffre très important mais qui s’explique par le niveau du T2 de l’année précédente qui lui avait été particulièrement faible autour de 0%. Un rattrapage important semblait donc évident sur cette statistique. Vous constaterez par conséquent que le chiffre est loin d’être formidable et nous conforte dans l’idée que la Chine souffre toujours d’un redémarrage faiblard de son activité. Toutefois, il est à penser que le plus dur est fait vu que la production industrielle a, elle, bien redémarré sur le mois de juin de cette année. Un scénario déjà expliqué dans d’autres articles tend toujours à nous faire penser à une future guerre des prix de la Chine vis-à-vis de l’Occident. Voilà ce qui animera dans les prochains temps les discussions sur une probable déflation sur les produits industriels. Mettez ça dans un coin de votre tête, ça devrait sortir d’ici la fin de cette année civile.
Pour ce qui est des statistiques de consommation et notamment au niveau des États-Unis, il n’y a vraiment rien à signaler de pertinent hormis la stagnation de la situation. La consommation américaine tient toujours aussi bien. Dois-je répéter qu’elle est totalement dépendante du niveau de chômage de l’Oncle Sam?
N’oublions pas au passage les statistiques de l’inflation européenne de mercredi 19 juillet. Là aussi la désinflation est de rigueur. Elle est toutefois beaucoup plus haute avec ses 5,5%, ce qui explique notre certitude, dans les lignes qui suivent, sur la politique monétaire de la Banque centrale européenne dans ces prochains jours.
Perspectives macro-économiques pour les jours à venir
Pour ce qui concerne la semaine que nous venons de commencer, le programme sera très chargé avec un grand nombre de données sur différents sujets macroéconomiques. Voici le programme hebdomadaire:
Ainsi, dès ce matin, c’est une salve de chiffres de prévisions des futurs PMI manufacturiers qui sortira sur toute l’Europe. Cet après-midi, ce sera le tour des Américains. Il est fort à croire que les chiffres seront particulièrement mauvais, le sentiment général étant vraiment dans l’attente d’une récession forte. Mais comme vous le savez certainement: “bad news is good news”… Les marchés devraient apprécier ce ralentissement économique synonyme de la fin imminente de la hausse des taux d’intérêt.
Même s’il apparaîtra de nouvelles statistiques concernant la consommation américaine lors des journées de mardi et mercredi, le point d’orgue de la semaine sera sans aucun doute la décision d’augmentation des taux d’intérêt de la Banque centrale américaine. L’événement aura lieu à 20h heure de Paris ce mercredi 26 juillet. Il semble déjà acquis que l’on n’échappera pas à une nouvelle hausse de ces taux. Les investisseurs seront donc beaucoup plus intéressés par la sémantique utilisée par Jérôme Powell lors de cette réunion du FOMC que par la confirmation de cette nouvelle hausse. Un comportement très habituel sur les marchés. Vous savez que, dans ces colonnes, notre position a toujours été de prôner un arrêt de la hausse des taux bien avant le niveau actuel. Je suis personnellement toujours dans la crainte de la hausse de trop. J’espère avoir tort, car, si notre scénario s’avère juste, les conséquences seront particulièrement désastreuses. Et même si, il faut bien l’avouer, les banquiers centraux ne font pas d’erreur depuis quelque temps, n’oublions pas leur capacité à dérailler à tout moment. Dernière sortie de route pas si vieille que cela, puisqu’elle date de 2021.
C’est jeudi que la Banque centrale européenne prendra la suite de la FED. Dans le cas européen strictement aucune surprise à attendre, la hausse sera entérinée sans que personne ne bronche. L’inflation européenne n’est pas du tout au même niveau que celle des États-Unis.
Il sera d’ailleurs intéressant de voir les chiffres prévisionnels du PIB du trimestre 2 de l’Oncle Sam qui tomberont 15 minutes après la décision de la BCE.
Vendredi,on terminera la semaine avec la prévision de PIB français du trimestre 2, et les prévisions de l’inflation des deux moteurs de l’Europe que sont la France et l’Allemagne. Ce sont les États-Unis qui clôtureront cette semaine macroéconomique avec le PCE core vers 14h30 heure de Paris.
Bonne semaine macroéconomique à tous.