Bilan Hebdomadaire
Les planètes s’alignent sur les marchés financiers grâce à une macroéconomie plutôt bienveillante ces derniers jours. Voici les chiffres de la semaine dernière:
La semaine passée, les marchés ont été particulièrement clément vis-à-vis des chiffres que nous avons pu observer. En effet, on ne peut pas dire qu’il y ait eu de surprise particulière sur les statistiques économiques. Pas vraiment de surprise négative, pas vraiment de surprise positive. Bref les planètes sont alignées. Les risques existent mais ils ne semblent pas vouloir devenir une réalité. Ainsi va la bourse. Parfois positive quand ça va moins mal. Parfois négative quand tout va bien mais cela pourrait encore aller mieux.
Il est toutefois intéressant de s’attarder sur les statistiques que nous avons observées la semaine dernière. Une fois n’est pas coutume, c’est la Chine qui a ouvert le bal avec une confirmation du rebond économique du pays sur le début de l’année 2023. C’est plutôt du côté européen que la morosité ambiante prédomine. L’indice ZEW du sentiment économique allemand a été particulièrement inférieur aux attentes mardi dernier. Journée pendant laquelle la statistique sur les permis de construire américain a été rassurante.
Mercredi était le point d’inflection de la semaine avec les statistiques sur l’inflation en Europe. Une fois n’est pas coutume, le consensus a été parfaitement respecté dans tous les chiffres. Ainsi, une forte baisse globale de l’inflation européenne était prévue et a été constatée. Merci la baisse du pétrole durant le mois de mars. Cela risque d’être différent pour le mois d’avril. La désinflation va bon train mais c’est pour moi une simple éclaircie sur le vieux continent. D’ailleurs, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, dans son intervention hebdomadaire, a été particulièrement incisive sur ce sujet-là. Il n’y aura pas de relâchement sur la politique monétaire européenne dans les semaines à venir. Mais ici, dans cet hebdo, nous ne sommes pas surpris puisque nous savons parfaitement que la stabilisation des taux américains n’annonce en aucun cas la fin de la hausse des taux européens. Personnellement, je pense que la décision de la BCE sur les futurs taux directeurs est entérinée: ce sera une hausse.
Pour le reste de la semaine, les statistiques américaines de jeudi, sans être particulièrement mauvaises, n’ont pas été positives. On voit bien que les inscriptions au chômage sont toujours légèrement supérieures à ce que le consensus pense. C’est presque imperceptible mais on perçoit tout de même que le marché de l’emploi US patine. Il est assez simple d’interpréter négativement cette statistique. Mais il faut comprendre que la psychologie des investisseurs est de se dire que si on a une inflexion faible de l’emploi américain, c’est exactement le scénario idéal attendu macro économiquement. Il faut que ça baisse mais pas trop vite. Et c’est le cas.
Afin de ne pas vous faire croire que je suis totalement ébahi par la situation, il est quand même important de noter que l’indice manufacturier de la FED de Philadelphie a été particulièrement mauvais. Je peux aussi ajouter que je suis dans l’attente des futurs chiffres de la consommation américaine. Là, je suis vraiment vraiment en alerte maximale. Advienne que pourra.
C’est vendredi que des chiffres britanniques, même s’ils sont provisoires, nous éclairent sur cette situation. Ils sont finalement très représentatifs de ce qui se passe dans le monde occidental. Une baisse plus forte que prévu de la vente au détail exprime bien la morosité des consommateurs. Les PMI outre-manches expliquent parfaitement la tendance de fond actuelle c’est-à-dire une baisse de la partie manufacturière et une certaine positivité de la partie service. Ainsi pour le secteur manufacturier, les chiffres ont été mauvais et inférieurs au consensus. Pour le secteur des services, ce fut l’inverse, des chiffres bons et supérieurs aux attentes.
En bref, nous avons vécu une semaine sans réelle surprise concernant les chiffres macroéconomiques. Voilà pourquoi les marchés sont plutôt bienveillants. Il est possible que ce soit la même chose pour cette semaine qui commence. Mais attention à la journée de mercredi avec des statistiques US à surveiller de près.
Perspectives macro-économiques pour les jours à venir
Pour ce qui concerne cette semaine, le programme sera fortement allégé puisque les premiers chiffres significatifs ne nous apparaîtront qu’à partir de ce mercredi. Ce sera la micro-économie et les résultats d’entreprises qui animeront la cote. Voici le programme de la semaine:
C’est mercredi que je serai très attentif à la statistique américaine sur les commandes de biens durables. Je vois que le consensus tend vers une légère augmentation. Vous devinez que, vu le contexte bancaire, je suis très sceptique sur cette estimation. Pour tout vous dire, je m’attends à un chiffre mauvais, voire TRÈS MAUVAIS.
Dans le même état d’esprit, j’attends de pied ferme le chiffre de jeudi concernant les promesses de vente de logement du côté de l’Oncle Sam. Là, le consensus est un peu plus raisonnable avec une diminution importante attendue sur ce sujet. Là, j’adhère. Un jour (proche?) nous serons amenés à parler de la bulle de l’immobilier… un jour!!!
C’est plutôt du côté allemand que l’on clôturera la semaine. PIB et inflation germaniques seront au menu de la matinée de ce vendredi.
Bonne semaine macroéconomique à tous.