Grosse semaine que la semaine précédente en termes de statistiques macro-économiques. Voici le résultat des plus importantes d’entre elles:
On retiendra de ce florilège que l’inflation se calme à peu près partout et que la récession économique annoncée n’est toujours pas visible. L’un devant être atténué par l’autre. Mais voilà, le premier semble se modérer sans que le second ne montre quelque signe de faiblesse. Aberration pour les spécialistes, mais les mathématiques sont têtues. Toutefois, les PMI, indicateurs avancés, sur l’ensemble des zones économiques annoncent un futur ralentissement. Enfin, non, les seuls cas “marquants”, pour le moment, sont l’Allemagne et le Royaume-Uni. Et les raisons y sont clairement identifiées. Outre-Rhin, c’est la dépendance au gaz russe soudainement interrompue. Outre-atlantique, c’est l’incompétence et l’irresponsabilité coupable d’un ancien Premier Ministre échevelé. Pendant ce temps, la France résiste très très bien dans ce contexte de voisinage inquiétant. Jusqu’à quand? me direz-vous. Pour le reste du monde développé, cela reste plutôt très modéré… j’ai failli écrire “insignifiant” mais rien ne l’est vraiment en ce bas monde: on appelle cela l’effet papillon… alors, on verra si le monde papillonne au printemps prochain.
Pour la semaine qui se présente à nous, le calendrier est, quant à lui, beaucoup plus calme. Mais qui s’en plaindra? Le final macro-économique de cette fin d’année se positionne plutôt la semaine suivante avec les décisions de la FED et de la BCE concernant leur révision de taux directeurs. Révision à la hausse sans aucun doute… Le doute, s’il doit encore y en avoir un, existe uniquement sur le niveau de hausse: 50 pts de base ou 75. Pour le commun des mortels, je traduis +0,5% ou 0,75%. Pour la FED, on passera de 4% à 4,5% ou 4,75%. Pour la BCE,on passera de 2% à 2,5% ou 2,75% Et comme les estimations maximales américaines, appelées “dot plots”, se situent autour de 5% pour 2023 (mais c’est révisable), il devient assez évident que le rythme de hausse ralentira très vite… Les européens leur emboîteront certainement le pas, comme d’habitude. On en reparlera début de semaine prochaine.
Mais alors, que retenir de cette semaine statistique à venir quelque peu amaigrie? Tout d’abord, les PMI du Royaume Uni. Et là, on doit être, au bas mot, inquiet, voire en alerte forte. La déconfiture outre-manche est réelle et le retournement de la situation sera long à obtenir. “Le sang et les larmes” d’un certain Churchill sont de sortie. Bon courage au nouveau premier ministre.
On écoutera les discours de C. LAGARDE , notamment celui qui a eu lieu cette nuit, mais aussi son intervention de jeudi 8 décembre. Coté US, j’ai retenu la statistique sur les stocks de pétrole ce mercredi. En effet, les chiffres de la semaine passée ont été particulièrement impréssionnants avec une chute importante des stocks d’or noir. On verra si la tendance se maintient sur ce sujet. 2 autres chiffres qui n’apparaissent pas dans le tableau ci-dessous seront tout de même à scruter du coté de l’Oncle Sam: la “productivité du secteur non agricole” (Mercredi 14h30, heure de Paris) et “l’indice Michigan de confiance des consommateurs” (Vendredi 16h, heure de Paris).
Pourquoi ces chiffres moins observés doivent quand même retenir votre attention?
La productivité américaine est en chute libre depuis des mois et tend à se redresser difficilement… Pour moi, c’est un indicateur avancé et structurel du sur-emploi. En cas de retournement économique, la correction des sur-effectifs risque, alors, d’être d’autant plus violente. Les marchés ont déjà sur-réagis face à des chiffres surprenants en mai 2022 concernant ce chiffre trop peu étudié. A suivre.
L’indice de confiance des consommateurs est lui aussi considéré de moindre importance mais il peut augurer d’une dégradation de la consommation américaine qui reste le moteur de l’économie des Etats-Unis. C’est là que vous en comprenez tout son intérêt. Il clôturera cette semaine calme au niveau des chiffres et décisions macro-économiques. Enfin… calme… on le saura dans 5 jours.
Bonne semaine à tous.