Bilan Hebdomadaire
Enorme semaine que la semaine précédente en termes de statistiques macro-économiques mais aussi de décisions sur les taux d’intérêts. Voici le résultat des plus importantes données économiques de ces derniers jours (en 2 fois tellement le listing est à rallonge):
Cette richesse de données nous oblige à séparer le bon grain de l’ivraie. Sur le début de semaine, on retiendra que la catastrophe annoncée au Royaume Uni semble moins grave que ce que l’on pensait, avec des chiffres “corrects” du PIB et de la production manufacturière. Mais les statistiques de l’emploi nous alertent tout de même sur un futur beaucoup plus inquiétant outre-Manche. Le pire est-il à venir?
Ce sont les IPC américains qui ont été LE bon chiffre de la semaine avec une forte décélération de l’inflation sur le mois de novembre. On savait qu’ils allaient être meilleurs (ou moins mauvais) mais le consensus a sous-estimé le ralentissement des hausses de prix. Mais la première bonne impression a rapidement laissé place (on le verra plus loin) au scepticisme tant certains ont interprété cela comme un élément annonciateur d’une crise économique d’envergure. Bref, rebond des marchés, mardi dernier, mais de courte durée…
On notera, au passage, la hausse, aussi soudaine que les baisses précédentes, des stocks de pétrole américains. Par ailleurs, l’administration US vient d’annoncer une reprise des stockages stratégiques. L’un explique l’autre, certainement. Vous pouvez considérer que le pétrole a atteint un prix plancher et que le restockage américain ne permettra plus une baisse structurelle du prix de l’or noir pendant quelques temps. Graphiquement, le BRENT est sur un point d’équilibre incitant à être plutôt acheteur autour des 80$ du baril, même si un repli sur les 67$ n’invaliderait pas ce propos.
C’est seulement après ces chiffres sur le pétrole de mercredi que les choses allaient devenir sérieuses, voire assez surprenantes. Ce mercredi soir, Jérome POWELL a lancé la salve des discours des banques centrales accompagnés de hausses de taux totalement prévues. Tellement prévues que personne n’a fait dans l’original. Tout le monde a passé son +50 points de base. Les marchés n’ont eu que faire de ces chiffres sans surprise. C’est évidemment la didactique des banquiers centraux qui a été scrutée. On a scruté et on n’a pas été déçu.
La bourse est toujours aussi surprenante et capable des contrepieds les plus inattendus. Le discours de Jérôme POWELL de mercredi soir fut assez bien accueilli malgré un relèvement des perspectives de taux pour l’année prochaine. Le marché n’y croit pas, et il lui a fait bien comprendre. A savoir qu’historiquement, le marché a toujours eu raison AVANT les banquiers centraux. La surprise a été du côté de la BCE. Christine LAGARDE et ses compairs du conseil des gouverneurs ont certes décidé d’un relèvement de 50 points de base des taux directeurs. Mais le discours a été plutôt virulent et même inquiétant. D’un côté, la présidente de la BCE a clairement exprimé son inquiétude sur la persistance de l’inflation sur la Zone EURO. D’un autre côté, l’ancienne patronne du FMI, a annoncé une récession déjà en cours sur le T4 de l’année 2022 avec un prolongement sur le T1 2023. En bref, elle vient juste d’annoncer le scénario noir des marchés financiers: la fameuse stagflation. Les marchés, des 2 côtés de l’Atlantique, ne se sont pas fait attendre. Un décrochage général des indices de l’ordre de 3 à 4% a clairement indiqué le sens que les marchés prendraient en cas de validation de ces propos. Alerte à prendre très au sérieux. et ce n’est pas les chiffres de l’inflation en Europe de vendredi matin, plutôt rassurants, qui ont inversé la tendance corrective des marchés “actions”.
Voilà un tableau peu réjouissant de cette semaine intense mais passionnante du côté des chiffres macro-économiques, cette semaine sera plus calme mais pas de trêve des confiseurs pour les indicateurs macro-économiques.
Perspectives pour cette semaine
Ainsi, pour la semaine qui se présente à nous, le calendrier est beaucoup plus léger quantitativement. Le final macro-économique de cette fin d’année étant passé, il convient de faire une pause bien méritée. Toutefois il semble important de garder un oeil sur quelques chiffres.
C’est au Japon, où Noël est peu fêtée, qu’il faudra lire les propos de la BoJ dans la nuit de ce mardi. Jeudi, outre-manche, le PIB du 3ème trimestre annoncera certainement une contraction, c’est anticipé comme cela. Peut-être aurons-nous une bonne surprise de ce côté-là.
Le gros de la semaine se situe tout de même du côté de l’Oncle Sam. Les américains nous donneront une salve de statistiques sur l’immobilier qui est le secteur à surveiller de près dans ce contexte de hausse de taux. En effet, permis de construire, ventes de logements neufs ou anciens émailleront la semaine. Tous les consensus sont à la baisse, mais une baisse modérée. Le respect de ces anticipations sera un signal rassurant pour les partisans du soft-landing. Toutefois, restons vigilants quant à des chiffres décevants. C’est bien le secteur immobilier qui inquiète le plus en cette fin d’année 2022 aux Etats Unis mais aussi en Europe. Doit-on rappeler la situation catastrophique en Chine où le système est tout simplement en train d’exploser.
Bonne semaine à tous, qu’elle vous soit agréable familialement. Joyeux Noël à tous, Ricardo Trading.