Alors que les routes sont à nouveau prêtes à s’engorger pour les derniers retours des vacances d’été, que les halls d’aéroport et de gares vont à nouveau être pleins, un point sur la part du tourisme dans l’économie est bon à faire.
Cela peut s’appréhender dans plusieurs directions : celle qui consiste à parler des vacances des français et celle qui consiste à voir ce que le tourisme apporte à notre économie.
Les départs en vacances des français
En gros, ce qu’il fat retenir, c’est qu’avec des variations d’une année sur l’autre, les statistiques montrent qu’il y a un gros tiers des français qui ne partent pas en vacances d’été, un petit tiers qui part mais en France et un autre petit tiers qui part à l’étranger.
En entrant plus dans les détails, on remarquera que le taux de départ en vacances des français, qui avait beaucoup progressé dans les années 70 et 80, stagne depuis 3 décennies. Une étude réalisée en 2015 par la Direction générale des entreprises (DGE), pour le compte du ministère de l’Economie et des Finances en 2015 mettait en avant le fait que « Les personnes à bas revenu ou sans diplôme, mais aussi celles exerçant une activité indépendante ou habitants en dehors des grandes agglomérations partent moins ». Le revenu est donc la variable la plus déterminante du taux de départ en vacances. Cette étude montrait que seul 1 ménage sur 10 percevant plus de 3800 euros par mois ne partait pas en vacances, tandis que 44% de ceux percevant moins de 1900 euros par mois ne partait pas.
Il est à noter que ces taux de départ avaient été contrariés en 2020 et 2021 par la pandémie, et en particulier les départs à l’étranger, ais il est encore trop tôt pour savoir ce qu’l en sera vraiment en 2022.
Toujours est-il qu’en dehors du taux de départ des français, le pays reste une destination touristique privilégiée, comme d’ailleurs l’ensemble de l’Europe, ce qui nous a sauvés de la récession…
La part du secteur tourisme en Europe
Sur le deuxième trimestre 2022, on pouvait attendre une baisse du PIB, ce qui, de facto, nous aurait plongé en récession (vu que le premier trimestre a été récessif). A la grande surprise des marchés, le PIB européen a été en hausse au cours du deuxième trimestre. Cela est du à la faiblesse de la devise européenne. Et quand on voit les détails, on constate que l’Allemagne a vu son PIB stagner tandis que la France, l’Italie et l’Espagne, qui sont les trois pays les plus touristiques, ont vu leur PIB croitre légèrement (celui de l’Espagne a même gagné 1.1%). On peut donc présumer que l’Espagne et l’Italie s’en tirent mieux que l’Allemagne car ce sont deux pays hautement touristiques, et que les touristes américains comme asiatiques ont pu profiter de la faiblesse de la devise européenne.
Il faut savoir qu’en moyenne, en Europe, le tourisme représente 6,2 % du PIB, d’après Statista. Pour un petit pays comme le Motenegro, ce secteur équivaut à plus d’un quart de la valeur totale du PIB, tandis qu’en France, qui est pourtant le pays le plus visité d’Europe et même du monde, le tourisme représente « seulement » 8% du PIB (car la France produit de nombreuses autres richesses)… mais 8% c’est déjà énorme ! Cela correspond à 200 milliards d’euros!