Comme chaque premier vendredi du mois, le Bureau of Labor Statistics a publié le rapport NFP ou Non-Farm Payroll qui indique le nombre de créations d’emplois enregistrées le mois précédent aux États-Unis.
Le rapport au mois de septembre indique que 263 000 emplois ont été créés, que le taux de chômage a baissé à 3,5 % et que la hausse des salaires évoluent peu depuis 3 mois à +0,3 % chaque mois, ce qui laisse supposer que le marché du travail est toujours résilient et que l’inflation par les salaires est pour le moment maîtrisée. Ainsi, la Fed pourrait continuer d’augmenter ses taux d’intérêt…
À la suite de cette publication, les principaux indices boursiers ont terminé en forte baisse comme le montrent les graphiques suivants :
Graphique journalier de Dow, du Dax, du Cac et du Nikkei – Source : ActivTrader
N’hésitez pas à consulter notre vidéo dédiée au rapport NFP pour savoir comment exploiter toutes les opportunités de trading qui apparaissent chaque premier vendredi du mois :
Un marché de l’emploi qui soutient l’idée de nouvelles hausses de taux importantes
Le déficit de main-d’œuvre aux États-Unis montre des signes de réduction, ce qui pourrait soutenir l’idée que la politique monétaire agressive menée par la Réserve fédérale depuis plusieurs mois devrait continuer en cette fin d’année 2022 et en 2023.
Pour vous rafraîchir la mémoire, le déficit de main-d’œuvre désigne la disparité qui existe entre le nombre de personnes qui cherchent un emploi et le nombre d’emplois disponibles.
Il y a eu un total de 10,05 millions d’ouvertures d’emploi en août, ce qui représente une baisse de 10 % par rapport aux 11,17 millions rapportés en juillet. Il s’agit aussi de plus d’un million de moins que ce que les marchés avaient prévu.
Malgré cela, il y avait toujours 1,7 personne à la recherche d’un emploi pour chaque poste ouvert, ce qui est très proche du ratio le plus élevé jamais enregistré dans l’histoire de cette statistique. En outre, le chiffre du mois d’août constitue la plus forte baisse sur un mois depuis avril 2020, c’est-à-dire pendant les premières phases de l’épidémie de Covid-19.
Cette annonce est peut-être un signal précoce que l’important déficit de main-d’œuvre qui existe aux États-Unis commence à se réduire, ce qui pourrait donner à la Réserve fédérale une plus grande flexibilité pour continuer à augmenter les taux d’intérêt.
Les membres de la Fed estiment que la hausse des taux d’intérêt n’incitent pas les entreprises à réduire leurs effectifs en licenciant des employés. Elle freinerait plutôt l’activité économique en amenant simplement les entreprises à avoir besoin de moins de travailleurs en général. Ce point de vue a été exprimé dans un article publié par le New York Times. Il semblerait que ce soit ce qui s’est passé, bien qu’à un rythme très lent jusqu’à maintenant.
Les membres du FOMC surveillent de près les statistiques sur les ouvertures d’emploi et la rotation de la main-d’œuvre (JOLTS), ainsi que le rapport NFP, car ils s’efforcent de contenir l’inflation galopante en resserrant la politique monétaire des États-Unis, principalement par des augmentations des taux d’intérêt.
La Réserve fédérale a déjà pris la décision de relever ses taux d’intérêt à cinq reprises cette année, ce qui a entraîné une hausse globale des Fed Funds de trois points de pourcentage en termes cumulés. Elle a augmenté ses taux d’intérêt de référence de 75 points de base supplémentaires lors de sa dernière réunion en septembre, portant la fourchette des taux entre 3 et 3,25 %. Il s’agit de la troisième augmentation de cette ampleur jusqu’à présent en 2018.
Malgré cela, il reste un travail considérable à accomplir pour atteindre l’objectif d’inflation de 2 % que la Fed s’est fixé, puisque les données les plus récentes révèlent que l’IPC annuel aux États-Unis a atteint 8,3 %. Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a prévenu que le travail n’était pas encore terminé et qu’il prévoyait que de nouvelles hausses seraient mises en œuvre au cours des prochaines réunions de la Fed.
Les taux d’intérêt ayant atteint leur niveau le plus élevé depuis la pandémie de Covid-19, les marchés continuent de prévoir (plus de 77 %) que la Réserve fédérale procédera à une quatrième hausse consécutive de 0,75 point de pourcentage lors de sa prochaine réunion, les 1er et 2 novembre.
Voici un aperçu des anticipations du marché au moment de l’écriture de cet article d’après le CME Group :