La pétrole, dit l’or noir.
A quoi sert-il ? Avant de parler des évolutions de son prix, il est bon de faire un point sur ses utilisations les plus importantes…
Le pétrole est devenu, à partir des années 50, la première source d’énergie dans le monde, alors que l’époque du charbon se terminait. Il satisfait aujourd’hui plus de 30 % des besoins énergétiques mondiaux.
-Le pétrole est la principale matière première des carburants, qui alimentent les transports que sont voitures, camions, avions.
-Le pétrole est une matière première irremplaçable dans l’industrie pétrochimique pour un grand nombre de produits de la vie quotidienne : matières plastiques, peintures, colorants, cosmétiques, etc. Les PVC, polypropylènes, et de nombreux autres plastiques sont fabriqués à partir de pétrole.
-Le pétrole sert aussi de combustible dans le chauffage domestique et comme source de chaleur dans l’industrie, mais cela n’est pas aussi important qu’on pourrait le penser. Il représente ainsi moins de 5% de l’électricité mondiale, les autres sources d’énergie électrique étant nombreuses (nucléaire, charbon, hydraulique, éolienne).
Mais aujourd’hui, le pétrole pollue d’une part… Et d’autre part il s’épuise. Le pétrole en effet est une énergie fossile dont les réserves sont limitées à l’échelle de la planète. Impossible de savoir combien d’années de réserves existent. Toutes les estimations sont remises en question aussitôt qu’elles sont réalisées. Toujours est-il qu’il s’épuise, c’est un fait.
D’où le fait que l’on recherche à utiliser des énergies alternatives. On pense de suite à l’électricité pour les voitures, mais aussi à l’hydrogène. On pense au nucléaire, tant apprécié en France et décrié par les mouvements écologistes. On pense aux énergies vertes, diverses et variées, de l’éolienne à la biomasse, aux recyclages, etc. Et on pense évidemment au gaz, et au gaz de schiste aux Etats-Unis. Et on peut penser à d’autres sources d’énergie bien entendu.
Actuellement, force est de constater que l’inflation est très forte sur les produits énergétiques et que cela impacte les ménages bien plus que ne le montrent les indices officiels de l’inflation.
Cette hausse généralisée des produits énergétiques n’est pas étrangère à la flambée des cours du pétrole. En effet, le pétrole reste le guide des cours de l’énergie même si parfois il peut y avoir des divergences entre les évolutions des cours du pétrole et celle des cours des autres produits énergétiques.
Le cours du pétrole est à l’énergie ce qu’est l’or aux cours des métaux précieux, et ce que le Dow Jones est aux indices boursiers mondiaux. Aujourd’hui, on peut rajouter : ce que le Bitcoin est au cours des autres crypto-monnaies. Ils sont tous des guides, des références qui mènent tôt ou tard les « concurrents » dans leurs directions.
Et, depuis la fin de la crise sanitaire, du moins depuis la fin des confinements, le cours du pétrole, qui avait alors plongé vers des plus bas historiques, ne fait que remonter, comme le montre le graphique suivant :
On observe sur ce graphique réalisé sur les vingt dernières années, une forte volatilité des cours du pétrole.
Le plus frappant est de constater l’impact de la crise des subprimes sur les cours du pétrole. Dans un premier temps, jusqu’en juin 2008, les cours ont flambé, tutoyant un record absolu à 150 dollars le Brent. Cela était dû aux craintes généralisées, aux tensions diverses et variées, le pétrole faisant, comme l’or, parfois office de valeur refuge, mais dans une moindre mesure que l’or tout de même. A partir de juin 2008, la crise s’amplifiant, le cours du pétrole s’est alors effondré, descendant à moins de 40 dollars. La peur d’une crise fait monter les cours du pétrole mais quand une crise est là, s’installe, elle fait alors baisser les cours de l’or noir car qui dit crise dit moindre utilisation des avions, des camions, etc… Donc moins de demande. C’est ce qui s’est passé en 2020 avec les confinements. Le cours du Brent avait touché un plus bas à 20 ans.
Et maintenant que la reprise est là, et que par ailleurs on craint une prochaine crise en raison de l’inflation, les raisons d’une hausse sont bien réunies et on les observe ! De plus, les tensions géopolitiques font aussi grimper les cours du pétrole. D’une manière générale, toute forme de tension géopolitique le fait monter, surtout lorsqu’un pays producteur est impliqué ! Ce qui est actuellement le cas de la Russie. Et on a connu plusieurs fois des remontées lors de tensions au Moyen-Orient, où se trouvent beaucoup de pays producteurs.
La hausse risque de ne pas être finie dans le contexte actuel. Mais le pétrole revient simplement vers les niveaux qui étaient les siens dans les années 2010 à 2014…
Jean-David Haddad