La banque centrale de Nouvelle-Zélande doit se réunir pour décider de sa politique monétaire demain et la plupart des analystes s’attendent à ce que la RBNZ maintienne à nouveau ses taux d’intérêt à 5,5 % lors de cette réunion, ce qui pourrait soutenir la baisse du dollar néo-zélandais qui perd déjà presque 6 % depuis le début de l’année.
Malgré ce statu quo, compte tenu de certaines données économiques récentes, il est difficile d’imaginer que la banque centrale puisse maintenir les délais qu’elle s’était fixés pour ramener l’inflation à son objectif et commencer à réduire ses taux d’intérêt. C’est ce qui intéressera le plus les marchés cette semaine et ce qui pourra faire bouger les actifs néo-zélandais demain.
Pas de changement de taux en juillet
Comme cela avait été largement anticipé, la RBNZ a maintenu son taux officiel inchangé à 5,50 % en juillet. Cependant, depuis octobre 2021, la banque a augmenté son taux directeur de 525 points de base, plongeant le pays dans une légère récession technique cette année.
Le mois dernier, le conseil d’administration a laissé entendre que le niveau actuel des taux d’intérêt entravait à la fois les dépenses et les pressions inflationnistes (comme il se doit). Il a également été noté, cependant, que le taux directeur du pays devrait être maintenu à un certain niveau pendant un certain temps afin d’atteindre un taux d’inflation annuel dans la fourchette cible de 1 % à 3 % d’ici le second semestre 2024.
Le comité a évalué que les risques associés à la prévision d’inflation étaient généralement équilibrés, compte tenu de l’atténuation en cours des goulets d’étranglement de l’offre et des données soutenant un refroidissement du marché du travail.
Des taux qui devraient rester élevés plus longtemps que prévu à cause d’une forte inflation
Après une hausse de 6,7 % au premier trimestre de cette année, l’inflation globale en Nouvelle-Zélande a ralenti au deuxième trimestre pour atteindre une hausse de 6 % par rapport à la même période de l’année précédente. Bien que les prix continuent d’augmenter à des taux jamais vus depuis des décennies, il s’agit du chiffre le plus bas depuis le quatrième trimestre de 2021 et d’un résultat bien meilleur que ce que la banque avait prévu précédemment.
Bien que la baisse récente de l’inflation soit « significative », elle est en réalité principalement due à la baisse des prix des carburants. Dans le même temps, le taux d’inflation de base, qui mesure l’inflation produite dans le pays à l’exclusion du carburant et d’autres éléments volatils, n’a diminué que légèrement, passant de 6,8 % à 6,6 %, alors que la RBNZ avait prévu qu’il diminuerait à 6,3 %.
Les prévisions d’inflation des entreprises ont également été publiées mercredi dernier et la mesure la plus surveillée, les prévisions d’inflation dans deux ans, a augmenté de 2,83 % par rapport à 2,79 % au premier trimestre. Cela contraste fortement avec les prévisions de mai de la RBNZ selon lesquelles l’inflation se situera « confortablement » à son niveau d’objectif autour de 2 % dans deux ans.
Des chiffres de l’emploi et de la croissance qui pourraient changer les choses (ou pas)
Contrairement aux chiffres du trimestre précédent (3,4 %) et au-delà des attentes du marché (3,5 %), le taux de chômage a grimpé à 3,6 % au deuxième trimestre 2023, soit le chiffre le plus élevé depuis le milieu de l’année 2021. Dans le même temps, le taux d’emploi a été annoncé à 69,8 %, en hausse par rapport à un taux révisé à la hausse de 69,6 % au trimestre précédent, tandis que le taux de participation à la population active, à 72,4 %, était le pourcentage le plus élevé depuis 1986.
En mai, la RBNZ a prédit que le taux de chômage atteindrait 4,1 % au troisième trimestre 2023 et 4,6 % au quatrième 2023. Si la plupart des économistes s’accordent à dire que le taux augmentera certainement cette année, il est difficile d’imaginer que le marché de l’emploi s’effondrera aussi rapidement.
Un autre facteur dont la banque tiendra compte est l’état de l’évolution de la croissance du pays.
Selon les derniers comptes nationaux de la Nouvelle-Zélande, le pays a connu une « récession technique » au cours du trimestre de mars, qui se caractérise par deux trimestres consécutifs de PIB négatif. L’économie néo-zélandaise s’est contractée de 0,1 % d’un trimestre à l’autre au cours des trois mois précédant le mois de mars, après une baisse de 0,7 % au cours du trimestre précédent.
Pas de grand changement attendu pendant la réunion de cette semaine
La RBNZ maintiendra probablement ses taux au niveau actuel cette semaine, mais si la banque centrale apporte des changements aux perspectives, elle retardera très probablement la date prévue pour le début de la baisse de ses taux directeurs, actuellement à 5,50 %, ainsi que les attentes en matière d’inflation.
Selon les projections de la RBNZ de mai dernier, le taux devrait rester à 5,50 % jusqu’au second semestre 2024, après quoi il diminue progressivement.
Le marché s’est, lui aussi, emballé pendant un certain temps et a estimé que les taux d’intérêt commenceraient à être réduits beaucoup plus tôt (certains pensant même que ce serait dès la fin de l’année). Toutefois, sur la base des prix actuels, la possibilité que le taux direct augmente à nouveau avant la fin de 2023 est de plus en plus grande et, par conséquent, les réductions ne commenceront probablement pas avant le milieu de l’année prochaine…
Le NZX 50 manque de momentum alors que la paire NZD/USD évolue au plus bas depuis novembre 2022
Le graphique hebdomadaire de l’indice phare néo-zélandais suivant montre que l’indice manque de momentum. Le NZX 50 semble avoir du mal à former un nouveau sommet depuis son pic annuel atteint en février à 12 240 points. Bien que les prix soient toujours au-dessus du nuage d’Ichimoku, il évolue sans grande tendance, plutôt latéralement et proche des lignes de l’indicateur japonais. Le RSI quant à lui est sous sa moyenne mobile et proche de son niveau neutre.
Graphique hebdomadaire de l’indice NZX 50 – Source : TradingView
La paire de devises NZD/USD se négocie maintenant à son plus bas niveau depuis novembre 2022, sous le nuage Ichimoku et sous l’ensemble des lignes de l’indicateur japonais, y compris la Lagging Span, qui se déplace vers le bas sous l’indicateur et le prix. L’indicateur RSI est baissier et se déplace dans son territoire de survente. Le sentiment de marché de la plateforme ActivTrader montre cependant que les traders pensent que la paire NZD/USD pourrait rebondir, puisque 78 % d’entre eux ont des positions à l’achat.
Graphique quotidien de la paire NZD/USD – Source : ActivTrader