Le nucléaire, source d’énergie du passé ou de l’avenir? Tel est la question. Cette énergie peut produire de grandes quantités d’électricité de manière relativement propre et sûre. Évidemment, il existe aussi des préoccupations importantes concernant la sécurité des centrales nucléaires et la gestion des déchets radioactifs. Toutefois, de nombreux pays développent des technologies nucléaires innovantes, telles que des réacteurs de quatrième génération conçus pour être plus sûrs et plus efficaces. L’utilisation des combustibles nucléaires de déchets pour produire de l’électricité est aussi envisagée. L’apparition de technologies plus souples comme les réacteurs nucléaires modulaires ou réacteurs nucléaires de petite capacité sont aussi des pistes de développement très intéressantes pour voir l’industrie nucléaire prendre une part grandissante dans le mix énergétique du futur. C’est là tout l’enjeu pour cette industrie si décriée mais aux perspectives impressionnantes.
Les débats font rage au sujet de l’utilisation de l’énergie nucléaire comme source d’énergie à long terme. Certains soutiennent que l’énergie nucléaire est une source d’énergie propre et sûre qui peut contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à nous aider à atteindre les objectifs de lutte contre le changement climatique. C’est une position, malgré tout, tenue par la France, notamment. D’autres sont préoccupés par les risques d’accidents nucléaires et par la gestion des déchets radioactifs à long terme. En tête des sceptiques, on trouve nos amis allemands depuis l’accident nucléaire de Fukushima au Japon en 2011. Il est important de continuer à évaluer les avantages et les risques de l’énergie nucléaire et de prendre en compte ces facteurs pour produire de l’électricité avec ces technologies à l’avenir.
L’atome si petit et si puissant…
Un énorme argument à l’avantage du nucléaire de grande dimension est la surface utilisée au sol en comparaison de toutes les autres sources d’énergie. Le ratio surface/production est tout simplement le meilleur de tous. Les centrales nucléaires traditionnelles sont les technologies nucléaires les plus grandes en termes de taille mais aussi de capacité de production d’électricité. Elles utilisent des réacteurs nucléaires à eau pressurisée ou à eau bouillante pour produire de la vapeur qui entraîne une turbine pour produire de l’électricité. Les réacteurs nucléaires à eau pressurisée sont généralement plus petits que les réacteurs nucléaires à eau bouillante. En général, une centrale nucléaire traditionnelle occupe une superficie de l’ordre de 100 hectares et peut produire de l’électricité pour alimenter des centaines de milliers de foyers. L’argument est de poids quand on voit les champs pleins d’éolienne ou de panneaux photovoltaïques à perte de vue pour des productions très aléatoires.
Dans ce domaine des grands ensembles de l’industrie nucléaire, apparaissent différents axes de développement technologique. Sans être exhaustif, les réacteurs à eau pressurisée ou à eau bouillante de nouvelle génération, ou encore les réacteurs à graphite et à eau bouillante sont des évolutions technologiques d’envergures qui commencent à être mises en place, la technologie la plus connue de toutes étant certainement l’EPR. Il existe aussi des projets pour un avenir beaucoup plus lointain: les réacteurs à fusion nucléaire qui pour le coup résoudrait le problème définitivement par son absence de déchets et de radio-activité? Le rêve ultime de nos contemporains.
Mais attardons nous quelques instants sur la technologie en cours de lancement, celle des EPR. Acronyme de “European Pressurized Reactor”, l’EPR est un type de réacteur nucléaire à eau pressurisée de nouvelle génération qui est en cours de développement en Europe. Ces réacteurs ont une capacité de production d’électricité de 1 800 à 2 000 mégawatts et sont conçus pour être plus sûrs et plus efficaces que les réacteurs nucléaires traditionnels. Ils ont également une durée de vie plus longue et un coût de construction inférieur, quand ça se passe bien. Plusieurs EPR sont en construction dans différents pays européens (Flamanville en France et un double à Hinkley Point en Grande Bretagne), bien que certains projets aient rencontré des difficultés et des retards. Les EPR sont considérés comme l’un des types de réacteurs nucléaires les plus prometteurs pour l’avenir. Celui qui vient de démarrer à Olkiluoto en Finlande bat tous les records de production depuis quelques mois déjà. Celui de Taishan en Chine performe tout autant. Voilà pour le présent.
Les tours de refroidissement laisse échappé la vapeur d’eau issus des circuits de refroidissement.
Les réacteurs nucléaires de 4ème génération sont des réacteurs qui sont encore en cours de développement. Ils sont pensés pour être plus sûrs, plus efficaces et plus respectueux de l’environnement que les réacteurs nucléaires actuellement en service. Ils seront également plus flexibles et adaptables aux besoins énergétiques changeants. Voici quelques exemples de cette 4ème vague: les réacteurs à combustible souple utilisant des combustibles usés et des déchets nucléaires, les réacteurs à fusion reproduisant le processus de fusion qui a lieu dans le soleil, les réacteurs à cœur refroidi par air utilisé comme fluide caloporteur au lieu de l’eau. Il existe les réacteurs à thorium moins radioactifs et avec une durée de vie plus longue que l’uranium.
Dans ce panel des futures technologies apparaît un mouvement très prometteur vers des unités de production beaucoup plus petites. En effet, ces technologies de réacteurs nucléaires de petite taille, appelées réacteurs nucléaires modulaires ou réacteurs nucléaires de petite capacité ont des arguments de poids dans le paysage énergétique futur. Ces réacteurs ont généralement une capacité inférieure à 300 MWe (mégawatts électriques) et peuvent être utilisés dans diverses applications, notamment pour la production d’électricité dans des régions excentrées ou pour la propulsion navale. Ils sont conçus pour être produits en série et peuvent être installés rapidement et facilement. Certains peuvent même être transportables, ce qui les rend particulièrement adaptés aux situations d’urgence. Cependant, ils soulèvent également certaines préoccupations en ce qui concerne la sécurité et la gestion des déchets radioactifs. Mais, c’est une orientation que semble prendre la France avec d’autres pays occidentaux. Ainsi, on voit un intérêt grandissant de secteurs d’activité comme les datacenters, les industries lourdes et grosses consommatrices d’énergie, ou encore des collectivités comme de grandes agglomérations isolées (un exemple pourrait être une ville comme Singapour ou plus près de nous: Brest!) ou encore des îles “Etat” comme Malte.
Ainsi, le nucléaire voit son potentiel d’évolution extrêmement diversifié et prometteur. Sans vouloir dénigrer l’émergence des nouvelles énergies que sont les ENR, on est forcé de constater les limites de ces énergies alternatives et conditionnées par le temps. L’hydrogène étant certainement la plus prometteuse mais pour le moment avec un coût de production excessif (mais tout change vite en ce bas monde!).
Tchernobyl, le sarcophage est surveillé constamment
Le nucléaire est l’énergie décarbonée par excellence. Mais pourquoi avoir mis une centrale sur une faille sismique au bord de la mer quand on sait qu’il y a des Tsunamis réguliers sur la côte nipponne? Les réticences seraient beaucoup moins fortes et Fessenheim continuerait de fonctionner si le Japon n’avait pas fait cette erreur incompréhensible. Mais le pragmatisme et l’accentuation du réchauffement climatique aura raison des derniers sceptiques… Le nucléaire est revenu au devant de la scène énergétique « grâce” à la guerre en Ukraine, souvent les événements graves influencent des décisions sur certains sujets. Ainsi, les gouvernements européens virent leur cuti un à un. La France relance des programmes. La Suisse et la Suède se tournent clairement vers la solution nucléaire. La Grande Bretagne sera la première à avoir un double réacteur EPR en fonctionnement. Dans le reste du monde, c’est pareil. Les exemples fusent, le temps presse, les opportunités dans les valeurs du secteur vont se présenter à nous dans les années à venir et pas particulièrement loin de nous.
C’est pourquoi un thème d’investissement, devenu ringard depuis bien longtemps mais qui renaît de ses cendres, peut être celui du nucléaire. Une grande quantité d’entreprises interviennent dans le secteur et certaines sont même cotées en Bourse. En voici quelques-unes, soit à 100% dans le secteur soit partiellement: ASSYSTEM, GERARD PERRIER INDUSTRIE, EXAIL TECHNOLOGIE ou SODITECH pour les françaises… Plus loin en Europe, ENBW en Allemagne, STUDSVICK et BEIJER ALMA en Suède sont des valeurs qui peuvent intégrer votre PEA. Évidemment, vous pourrez trouver d’autres entreprises de l’autre côté de la Manche ou de l’Atlantique voire même au sein de l’Empire du Milieu. Mais, ce panel sus-mentionné est déjà, collectivement, dans sa globalité, en tendance haussière depuis près de 3 ans sans discontinuer. Vous constituer un panel de ces valeurs vous permettrait de profiter de la croissance future de ce secteur qui a, et c’était l’idée de cet article, plus d’une évolution technologique à nous proposer dans les années à venir. Il est bien évident que ce sujet n’est en aucun cas un conseil d’investissement et encore moins une certitude de performance. Mais il existe de réelles opportunités dans le secteur de l’énergie sur le marché “action”. Faites vous votre avis et prenez, avec vos propres analyses, les décisions qui vous sembleront les meilleures pour faire fructifier votre patrimoine financier.
Bons trades, bons investissements à tous.