Ca y est… Le principal taux directeur de la Fed a été augmenté la semaine dernière,, sans surprise, d’un quart de point, et se situe désormais dans une fourchette de 5 à 5,25 %, au plus haut depuis 2006 soit depuis maintenant 17 ans, un peu avant la crise des subprimes qui pointa le bout de son nez dès l’été 2007.
Cette décision de la FED a été prise à l’unanimité, a annoncé l’institution américaine dans un communiqué publié suite à la réunion de son comité de politique monétaire (FOMC).
Est-ce la dernière hausse?
Cela est possible.
L’objectif officiel est de contenir l’inflation mais on peut y voir aussi un rechargement en munitions pour affronter la probable récession que la hausse des taux aura précisément provoqué.Les investisseurs se situant toujours dans l’anticipation, la hausse des taux sur les marchés aussi bien obligataires que monétaires, s’essoufflent.Ainsi, le mouvement de hausse des taux (qui a correspondu à un krach obligataire) semblait toucher à sa fin.
Ce mouvement de hausse des taux obligataires auquel nous assistons depuis plus d’un an (donc de baisse du cours des obligations) a entretenu la hausse des actions car les liquidités fuyant le marché obligataire se sont reportées sur les marchés actions. Ce sont bien sur les grandes valeurs, type CAC 40 qui en ont profité car ce sont celles qui ont les marchés les plus liquides capables d’absorber les liquidités en question, ce qui n’est pas le cas des PME.
Ainsi, sur un an glissant le CAC 40 gagne 15.7% alors que le CAC PME perd 21%.
Aujourd’hui, les marchés anticipent donc une fin des mouvements de hausse des taux de la part de la FED et aussi de la part de la BCE. Ainsi, les banques centrales auront rechargé la munition des taux d’intérêt, ce qui leur permettra, lorsque la récession sera arrivée, de pouvoir baisser les taux pour faire face. On se demande même si tout n’a pas été fait pour aller vite afin d’avoir les munitions nécessaires.
Cette anticipation du mouvement de fin de hausse des taux s’observe à travers les graphiques des taux d’intérêt.
Ci-dessous, nous vous présentons dans l’ordre les analyses graphiques du taux de l’OAT France 10 ans, du BONDS USA 10 ANS et de l’EURIBOR 1 AN pour ce qui concerne les taux de court terme :
On voit clairement, sur ces trois graphiques, un essoufflement de la tendance haussière mais pas encore de vraie tendance baissière qui se mette en place, ce qui signifie à ce stade un retour timide des investisseurs sur le marché obligataire. Pas encore un retour massif. Ce dernier ne semble pas d’actualité mais si tel était le cas, cela se traduirait par une baisse massive des indices boursiers en corrélation, car les capitaux se déporteraient des actions vers les obligations. Mais cela signifierait aussi peut-être un changement de l’allocation des actifs avec éventuellement un renouveau des PME.
Voilà pourquoi ces graphiques sont à surveiller.
A noter que ce raisonnement n’a pas été fait par de nombreux économistes à ce stade!