Le chômage désigne la situation d’un individu qui est sans emploi, qui est à la recherche active d’un emploi et qui est disponible pour l’occuper dans les 15 jours.
Le chômage est un phénomène complexe qui a des causes multiples et qui nécessite donc la mise en place de politiques différentes.
Autrement dit, la diversité des explications du chômage se traduit par une pluralité des dispositifs de lutte contre le chômage. Aucun de ces dispositifs ne parvient à lui seul à endiguer ce phénomène. On distingue ainsi deux grands types de politiques de lutte contre le chômage : les politiques structurelles et les politiques conjoncturelles.
Dans notre précédent article publié sur Youtrading, nous avons mentionné les politiques structurelles :
Le chômage et les politiques structurelles – Youtrading FR
Dans le présent article, nous allons traiter des politiques conjoncturelles.
Comme leur nom l’indique, ce sont des politiques liées à la conjoncture, donc à un phénomène forcément passager et pas définitif alors que les politiques structurelles concernent les structures même de l’économie et nécessitent une intervention plus en profondeur, comme nous l’avons vu. Ici, il s’agira de traiter en quelque sorte les problèmes superficiels et donc temporels. Mais il est important de les traiter, sans quoi des problèmes conjoncturels peuvent finir par devenir structurels.
Les politiques de lutte contre le chômage conjoncturel, liées aux variations de l’activité économique à court terme peuvent donc ainsi se résumer en des politiques de relance de la demande : pour lutter contre le chômage conjoncturel, il faut mettre en place des politiques conjoncturelles de relance (c’est-à-dire de soutien) de la demande globale qui va concerner les ménages, les entreprises, et l’Etat. Elles doivent donc stimuler la production, l’emploi et la croissance. Un célèbre économiste du nom de Keynes (lire notre article sur Youtrading: Que disait vraiment Keynes, aujourd’hui utilisé à tout-va? – Youtrading FR) affirmait déjà en son temps qu’il fallait cesser d’interpréter le salaire uniquement comme un coût qu’il fallait réduire le plus possible. Il s’agit aussi d’un revenu qui détermine les perspectives d’achat de biens et de services. Pour cela, il faut concevoir une politique de soutien aux revenus de manière à accroître la demande de consommation. Keynes ajoutait que ce sont surtout les investissements qui doivent permettre de relancer l’activité économique. Pour ce faire, les pouvoirs publics disposent de deux principaux volets de la politique économique : la politique monétaire et la politique budgétaire.
Ainsi une politique monétaire expansionniste favorise l’investissement, la production, l’emploi et réduit le chômage. En effet, la baisse des taux d’intérêt directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) incite les banques commerciales à réduire les taux d’intérêt des crédits, ce qui pousse les agents économiques à emprunter pour financer leurs projets car le coût du crédit baisse. Une politique budgétaire expansionniste permet aussi de lutter contre le chômage. Actuellement, l’inflation nous pousse dans la direction inverse, et il n’est donc pas impossible que cela génère une hausse du chômage.
La hausse des dépenses de l’Etat pour financer des investissements publics (par exemple, la construction du métro du Grand Paris ou de l’hôpital Pierre-Paul Riquet à Toulouse) est un autre volet de la politique conjoncturelle. Il s’agit là de politique budgétaire. Il faut alors augmenter la demande adressée aux entreprises et donc ses besoins en main-d’œuvre. En outre, cette même politique budgétaire expansionniste peut stimuler la consommation par la distribution de revenus supplémentaires (hausse du SMIC ou des prestations sociales) et/ou une baisse des impôts sur les ménages les plus modestes (qui consomment bien plus qu’ils n’épargnent). Ces dépenses de consommation et d’investissement (chez les ménages, l’entreprise et l’Etat) vont constituer les revenus d’autres acteurs qui, à leur tour, vont consommer et investir, créant ainsi un cercle vertueux. A terme, la hausse de la demande de travail augmente la production de biens et de services qui nécessite plus de main-d’œuvre et réduit donc le chômage. Cette baisse du chômage conduira à son tour à une hausse de la consommation, etc.
Pour finir, la diversité des explications du chômage se traduit par une pluralité de dispositifs de lutte contre le chômage. Cependant, aucun de ces dispositifs ne suffit à lui seul pour endiguer totalement le chômage car ils buttent sur un certain nombre de limites.