La crise sanitaire a poussé les états à adopter des politiques budgétaires inédites.
Aussi, il est essentiel de comprendre ce qu’est une politique budgétaire et comment ces politiques ont été adaptées.
La politique budgétaire se définit comme la volonté délibérée de la part d’un gouvernement de modifier les dépenses publiques et les prélèvements obligatoires en vue d’atteindre certains objectifs tels que le plein emploi, la stabilité des prix et la croissance économique à long terme. Il s’agit donc d’agir sur la situation économique d’un pays via le budget de l’Etat en augmentant ou en diminuant les dépenses publiques (budgétaires) et les recettes fiscales (impôts sur le revenu et TVA qui sont les principales recettes).En période de ralentissement ou de crise économique, les consommateurs et les entreprises hésitent à faire certaines dépenses quand la situation économique est défavorable. Il s’en suit un fléchissement de la consommation et de l’investissement et donc une baisse de la production et une hausse du chômage. L’ardeur des ménages et les entreprises étant refroidie, l’économie se trouve piégée dans un cercle vicieux. L’Etat peut alors décider de renverser la vapeur en augmentant ses propres dépenses ou en diminuant les prélèvements obligatoires. C’est la politique budgétaire de relance (on parle aussi de politique expansive)
À l’opposé lorsque l’économie est en surchauffe (la demande est trop forte pour l’offre, le risque d’inflation devient important), l’Etat utilise ses instruments budgétaires pour freiner la demande. Il augmente les prélèvements obligatoires ou réduit ses dépenses. C’est la politique budgétaire de rigueur (on parle aussi de politique restrictive).
Il faut savoir que la politique budgétaire des pays de la zone Euro est du ressort de chaque Etat mais tout de même encadrée par les règles du Pacte de stabilité et de croissance :
-la dette publique doit être inférieure à 60% du PIB du pays concerné.
-le déficit public doit être inférieur à 3% du PIB.
Avec la crise sanitaire, ces règles, qui étaient déjà mises à mal, ont littéralement explosé en miettes. Elles ont été assouplies et sont rediscutées. La plupart des pays ont mis en place des politiques budgétaires de relance pour relancer rapidement leur économie suite à la crise causée par le Covid-19. Au 2ème semestre 2020, le gouvernement allemand avait décidé de baisser temporairement les taux de TVA pour relancer la consommation des ménages. Les taux sont passés de 19% à 16% et de 7% à 5% et sont revenus à leur niveau initial au 1er janvier 2021. L’économie allemande avait plus souffert que la France. Il en est de même aux Pays-bas où les 2/3 du plan de relance sont des mesures de soutien de la demande.Le gouvernement français a quant à lui décidé d’un plan de relance exceptionnel de 100 milliards d’euros pour relancer rapidement l’activité économique. Ce plan de relance est déployé par le gouvernement autour de trois volets : – La transition écologique avec des mesures concrètes telles que ma prime renov ou la prime à la conversion.- La competitivité avec par exemple des des baisses d’impôts de production ou encore des aides pour la transformation numérique des TPE/PME.- La cohésion avec des aides aux employeurs qui recrutent en apprentissage notamment.Enfin à l’échelle européenne, les chefs d’État et de gouvernement se sont mis d’accord pour un plan de relance concerté de 750 milliards d’euros pour la période 2021-2023. Un dispositif inédit dans le montant et les objectifs.Pour finir, il faut savoir qu’une politique budgétaire de relance bute toutefois sur un certain nombre de limites. L’endettement public devient trop important et complique les possibilités d’emprunt futur de l’Etat. En outre, les ménages peuvent épargner plutôt que de consommer car ils anticipent une future hausse des impôts.