Après avoir dressé un panorama de l’économie en général du football mondial (Coupe du monde de football : derrière le spectacle, la finance! – Youtrading FR), intéressons-nous à présent plus spécifiquement à un sujet qui va intéresser les traders et les boursicoteurs : les clubs de football côtés en bourse. Sont-ils de bons placements?
Un club de football est une entreprise à part entière, avec des recettes, des dépenses, des investissements, de l’immobilier… Et à la fin de l’exercice comptable, un bilan, un compte de résultat, et à la dernière ligne ou bénéfice ou un déficit.
Dans un pays comme la France où ce n’est pas un scoop de dire que les entreprises sont peu appréciées, ces entreprises très particulières, qui produisent et créent du rêve et de l’identification, sont plus qu’appréciées de leurs fans. Un club de foot, qui est avant tout une entreprise, peut même aller jusqu’à être côté en bourse. Ainsi plusieurs le sont. Citons Manchester United, Juventus de Turin, Borussia Dortmund ou encore Benfica par exemple.
En France, le PSG ou l’OM ne sont pas côtés. Seul l’OL Group (Olymique Lyonnais) est côté en bourse, l’introduction ayant été réalisée par Louis Thannberger, le « pape » du genre en France, qui ne peut être qualifié de « Mainstream » et qui a convaincu Jean-Michel Aulas de franchir le pas en 2007. Le fait que ce ne soit pas une grande banque d’affaires qui ait introduit ce club montre d’ailleurs que les clubs de foot n’ont peut-être pas en France, l’envie de se montrer en bourse tant cette dernière est assimilée à tort à la face détestable du capitalisme.
Avec quinze ans de recul, on peut dire que le parcours boursier de cette entreprise qu’est l’Olympique Lyonnais, n’est pas une franche réussite, pas plus d’ailleurs que le parcours boursier des autres clubs cotés ailleurs. Le graphique suivant montre un comparatif entre le parcours boursier de l’OL (en rouge) et Manchester United (en noir) sur les dix dernières années.
L’action du club lyonnais a perdu 11% en 10 ans, tandis que celle de son homologue anglais n’a pas beaucoup varié et au final, ne gagne ni ne perd rien sur la période (les cours sont ici arrêtés à fin septembre 2022). La cotation en bourse permet néanmoins à un club d’améliorer sa notoriété internationale, de fidéliser encore plus ses fans, en comptant sur eux par exemple pour une levée de fonds, qui leur permet alors d’en être actionnaires et donc associés…
On notera néanmoins de la volatilité sur ces actions qui sont forcément dépendantes des performances des clubs sur telle ou telle saison. C’est un peu comme un producteur de films qui dépend des succès commerciaux, ces derniers étant aléatoires. D’où le peu d’intérêt des fonds pour ce type de titres. La dépendance aux performances du club s’observe bien à travers le graphique. Par exemple, au début de l’année 2015, le cours du club lyonnais a flambé pour doubler en quelques semaines. Cela était dû à l’excellent parcours des Lyonnais dans un championnat de France de Ligue 1 alors très disputé, mais aussi à la construction du stade de l’OL (qui a ouvert en janvier 2016).
En fait, ces actions sont réservées à des passionnées de foot… et de bourse ! Qui sont capables d’anticiper à la fois les résultats sportifs de leur club préféré et la transformation de ces résultats sportifs en résultats financiers… Et qui souhaitent, tout simplement, être des associés de leur club fétiche…