Ca y est… le mot est sur toutes les lèvres, dans tous les articles… Un mot qui avait un peu disparu des livres d’économie depuis une bonne vingtaine d’années et qui refait son grand retour! Inflation…
Le terme inflation provient du latin « inflatio » qui signifie gonflement, dilatation. On peut dire que l’inflation est le passage de la rareté à l’abondance, du moins de la rareté relative à une abondance relative. Et on sait que tout ce qui est rare est recherché, tout ce qui est abondant est déprécié.
Le mot est utilisé dans toutes les sphères de la vie.
Ainsi, on parle par exemple de l’inflation du nombre de diplômes. Entre 1985 et 2015, le nombre de diplômes BAC+5 délivrés en France a été multiplié par 5. Un vrai phénomène d’inflation.
On peut parler de l’inflation des lois : il y a de plus en plus de lois. Pour un simple fait divers qui fait du bruit, on va produire une loi. En 2002 l’arsenal judiciaire français comptait 215.000 articles législatifs et réglementaires, contre 331.000 en 2021.
Que constate-t-on ?
Que les diplômes n’ont plus la même valeur qu’avant. Aujourd’hui, avoir un diplôme BAC+5 est presque devenu banal, puisque ces diplômes sont 5 fois plus abondants qu’en 1985. Ils sont donc dépréciés, et ne donnent plus accès, de manière aussi évidente qu’autrefois à un emploi bien rémunéré, voire à un emploi tout court.
Que plus il y a de lois, plus on s’y perd, plus les lois apparaissent comme banales, impressionnent moins et donnent moins envie de les respecter d’autant plus qu’il est impossible de respecter 331.000 articles !
Ces deux exemples montrent un phénomène clair et net : l’inflation déprécie ce qui en est l’objet. Passons à la sphère purement économique à présent.
Que s’est-il passé avec la gestion de la crise du COVID ? Un pays comme la France, qui a fermé l’économie, a dû soutenir cette dernière avec de l’argent qu’il n’a pas (aides aux commerces fermés, prise en charge du chômage partiel, etc). D’autres pays ont fait de même. Mais si on reprend l’exemple de la France, elle a emprunté cet argent qu’elle n’avait pas. Principalement auprès de la Banque Centrale Européenne, qui, pour prêter de l’argent à la France, sous forme obligataire, a créé de la monnaie. Et elle a fait pareil avec d’autres pays. Rappelons qu’une Banque Centrale a le privilège de pouvoir créer de la monnaie à loisir.
Mais si elle en créé trop, que va-t-il se passer ? Le phénomène sera le même que pour les diplômes ou pour les lois ; ce qui devient abondant perd de sa valeur. Donc la monnaie perdra de sa valeur. Par rapport à quoi ? A ce qu’elle permet d’acheter ! Donc les biens et services. Surtout quand ces derniers sont fortement demandés, comme le pétrole par exemple, qui est nécessaire au redémarrageéconomique mondial. Si la monnaie se déprécie par rapport à ce qu’elle permet de se procurer, cela signifie que les biens et services en question, au contraire, gagnent de la valeur par rapport à cette monnaie. Donc leur prix augmente. C’est l’inflation. Tout simplement.
En économie, l’inflation se définit donc comme la hausse des prix des biens et services, et comme on vient de le constater, cette inflation provient souvent (mais pas toujours) d’une inflation de la masse monétaire…