Alors que les indices boursiers européens avaient repris un peu de couleur hier, Wall Street a terminé dans le rouge, alors que les investisseurs suivent de près l’évolution des discutions entre la Russie et l’Ukraine et attendent les annonces des banques centrales cette semaine. Ces dernières devraient commencer (ou continuer) le resserrement de leurs politiques monétaires.
Banque Centrale Européenne
Jeudi dernier, la Banque Centrale Européenne (BCE) s’est réunie et a décidé de mettre fin au rythme de ses achats d’actifs (asset purchase programme ou APP) au cours du 3e trimestre 2022. C’est ainsi que les achats nets mensuels baisseront pour atteindre 40 milliards d’euros en avril, 30 milliards en mai et 20 milliards en juin.
Cependant, les taux d’intérêt directeurs européens sont restés inchangés :
- taux des opérations principales de refinancement = 0 %
- taux de la facilité de prêt marginal = 0,25 %
- taux de la facilité de dépôt = – 0,50 %
La BCE n’anticipe pas de remontée des taux en cette première partie de 2022 puisqu’elle déclare que « toute modification des taux d’intérêt directeurs de la BCE se produira quelque temps après la fin des achats nets du Conseil des gouverneurs au titre de l’APP et sera progressive ».
L’évolution des taux directeurs de la BCE reste déterminée par l’engagement de la banque centrale à stabiliser l’inflation autour des 2 % à moyen terme.
Avec l’impact de la guerre en Ukraine, la prévision d’inflation en zone euro de la BCE pour 2022 a été revue à la hausse à 5,1 % (alors que les prévisions de croissance ont été rabaissé à 3,7 %).
L’INSEE vient de publier les chiffres de l’inflation en France qui a nettement accéléré le mois dernier pour atteindre un plus haut depuis 2008 à 3,6 % sur un an – la raison principale restant la forte hausse du pétrole et d’autres matières premières énergétiques et agricoles qui renforce la pression sur l’inflation.
Réserve Fédérale
Les investisseurs surveilleront la réunion de la Fed qui débute aujourd’hui et qui devrait se terminer demain avec une réduction de l’aide économique massive fournie pendant la crise de la pandémie de Covid-19 et une hausse des taux d’intérêt d’un quart de point de pourcentage.
Les traders suivront de près les nouvelles perspectives et projections du FOMC concernant la croissance, l’inflation et la situation de l’emploi pour obtenir de nouveaux indices sur le degré de resserrement auquel ils doivent s’attendre cette année. Les marchés évaluent désormais à 7 le nombre de hausses de taux en 2022 !
Banque d’Angleterre
La réunion de la Banque d’Angleterre de jeudi devrait se solder par une nouvelle hausse des taux d’intérêt – la 3e depuis décembre. Les membres du comité de politique monétaire devraient d’ailleurs décider que le taux va atteindre leur niveau pré-Covid à 0,75 %.
Les traders analyseront en détail la façon dont la banque centrale évalue les incertitudes autour de l’impact de la guerre en Ukraine sur ses perspectives de croissance et d’inflation – et de taux d’intérêt par extension.
Les investisseurs surveilleront aussi la publication du rapport sur l’emploi, notamment la composante des salaires qui devrait refléter l’augmentation récente du coût de la vie. L’inflation a atteint un plus haut en 30 ans à 5,5 % en janvier au Royaume-Uni et devrait continuer d’augmenter pour atteindre 8 % en avril.
Banque du Japon
La Banque du Japon devrait se réunir les 17 et 18 mars et pourrait aussi envisager d’adopter de nouvelles mesures pour normaliser sa politique monétaire, mais elle devrait rester globalement « dovish ».
La BoJ pourrait par exemple donner des indications concernant l’arrêt de sa politique de taux d’intérêt négatif débutée en 2016 et faire passer le plafond de son objectif de rendement à 10 ans à 0,5 %, contre 0,25 % actuellement.
L’inflation semble augmenter dans le pays vers la cible des 2 %, notamment en raison de l’augmentation des coûts de l’énergie. Mais l’économie japonaise est toujours en train de se remettre de l’impact de la pandémie liée au Covid-19.
Conclusion
Surveillez bien les annonces des banquiers centraux des grandes économies cette semaine pour déterminer de quelles façons ils entrevoient l’évolution de l’inflation et de la croissance, ainsi que la façon dont ils vont pouvoir agir. Les marchés du Forex, des obligations et des indices peuvent réagir fortement à ces annonces.
Les combats continuent à l’Est malgré les pourparlers. L’incertitude concernant les conséquences de ce conflit sur la croissance mondiale continue de peser et devrait soutenir un certain niveau de volatilité dans les prochains jours voire semaines.
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En période de fortes incertitudes, conservez toujours vos objectifs financiers en tête, surtout lorsque vous investissez sur le long terme pour éviter de paniquer. Profitez aussi des baisses de prix pour acheter des actifs que vous souhaitez intégrer à votre portefeuille à prix cassé et diversifier votre portefeuille.
Aller plus loin
● L’inflation a atteint 3,6% février, au plus haut depuis 2008 – Le Figaro
● Prise entre la guerre en Ukraine et l’inflation, la Fed devrait jouer la prudence – Les Echos
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