On connaît tous la célèbre étude statistique du risk/reward, mais peu d’investisseurs l’utilisent cependant. On se concentrera ici sur l’étude du risk/reward de 4 actifs, comparés entre eux : les actions à travers le Dow Jones, les devises avec l’indice dollar, les métaux précieux avec l’or, et enfin les cryptomonnaies avec le Bitcoin. L’étude du risk/reward est un élément essentiel pour savoir quels actifs sont les plus attractifs sur les marchés, et lesquels il est parfois préférable de surpondérer dans son portefeuille. Retour sur des données fondamentales des marchés financiers…
La meusure du Risk/reward.
En bref, le Risk/Reward ou Risque/Rémunération en français, est le risque associé aux performances. Même si la variable de volatilité peut être contestée pour mesurer le risque, c’est rationnellement que nous nous baserons sur la volatilité (parfois peu signifiante, comme dans le cas du Bitcoin). De l’autre côté, la rémunération se mesure par la moyenne historique des performances. Ainsi, on a :
Risk/Reward = volatilité (en %) /Performance moyenne (en %)
On obtient ensuite un ratio. Plus ce ratio est petit, plus le risque pour de grandes performances est faible, plus l’investissement devient intéressant. Une fois les divers ratios établis pour les différents marchés, on effectue une comparaison de ces ratios, ce qui permet de déduire les actifs les plus attractifs dans le temps. On privilégie traditionnellement les actifs avec le plus faible ratio. Pour éviter les erreurs de calcul, nous utiliserons ici les données hebdomadaires sur l’ensemble des 4 actifs depuis 2015.
Calcul du risk/reward : actions, métaux, cryptos.
Nous déterminons ici le ratio risk/reward à partir des données hebdomadaires. Nous obtenons ainsi une volatilité hebdomadaire et une performance moyenne hebdomadaire depuis 2015. Une fois les divers ratios déterminés, nous pourrons comparer l’attractivité des divers actifs. On précisera avant de le rappeler plus loin que le ratio en question est variable selon la période d’investissement considérée [voir étude].
Actions…
Sur le Dow Jones, la performance moyenne hebdomadaire enregistrée depuis 2015 est de +0,201%, ce qui correspond à une performance de près de 10% par an. De son côté, la volatilité mesurée sur le Dow Jones en hebdomadaire est de 1,94%. Ce qui correspond par ailleurs à une volatilité annualisée de près de 14%. On peut ainsi établir le ratio pour le Dow Jones (1,94/0,201), qui est donc de 9,31 dans notre cas. C’est-à-dire que pour chaque point de performance, le Dow Jones génère une volatilité de 9%.
Dollar…
Le dollar est la valeur de réserve par excellence et de nombreux gestionnaires l’utilisent dans leur diversification de portefeuille. À partir des données hebdomadaires sur l’indice dollar (regroupant 6 taux de change), on réalise les mêmes calculs. La performance moyenne hebdomadaire est de +0,031%, ce qui peut paraître peu. De même la volatilité mesurée à partir des données hebdomadaires est de 0,603%, ce qui correspond à une volatilité annualisée de 4,5%. Malgré cette faible volatilité, la faiblesse des performances conduit à un ratio risk/reward un peu élevé. On a ainsi 0,603/0,031, ce qui nous donne un ratio de 19.
OR
L’or est un actif plus particulier, et l’horizon d’investissement jour un rôle majeur [pour plus de détails]. La performance moyenne de l’or sur 7 jours depuis 2016 est de +0,125%, c’est-à-dire +0,5% par mois. De même, la volatilité hebdomadaire mesurée sur l’or est de 1,61%, soit environ 11% à 12% de volatilité annualisée. Là encore, on déduit le ratio risk/reward (1,61/0,125), ce qui nous donne 12,9.
Bitcoin.
Enfin, on applique la même méthodologie sur le Bitcoin. On rappellera cependant que les performances du Bitcoin tendent à décroître avec le temps, en particulier depuis la bulle de 2017. Néanmoins, la performance hebdomadaire moyenne mesurée est de +1,85%. La volatilité associée est également très élevée, avec 9,10%. La volatilité annualisée dépasse parfois 110% à 120%, ce qui est absolument conséquent (insignifiant à ces niveaux). Ainsi, le ratio mesuré sur le Bitcoin est de 5.
Comparaisons.
Le tableau ci-dessus résume la comparaison entre le Dow Jones, l’or et le Bitcoin. On réalise dans ce tableau le rapport entre les ratios respectifs de deux actifs. Ainsi, le rapport entre le ratio de l’or et celui du Dow Jones nous donne 1,39. Cela signifie que l’or a un Risk/Reward 39% supérieur, et donc devient autant moins attractif par rapport au Dow Jones. Ainsi :
- Le Bitcoin est plus attractif que les actions, que l’or ou que le dollar. Le Dow Jones est 89% moins attractif que le Bitcoin, l’or est 160% moins attractif que le Bitcoin, et le dollar est près de 280% moins attractif que le Bitcoin.
- Les actions sont moins attractives que le Bitcoin mais plus que l’or. L’or est 40% moins attractif que les actions en termes de risk/reward. On peut également lire le coefficient inverse (0,72), qui nous montre que le Dow Jones est 28% plus attractif que l’or.
- L’or est plus attractif que le dollar. Le dollar est 46% moins attractif que l’or en termes de risk/reward.
En bref.
Nous avons montré que le Bitcoin demeure, dans les conditions étudiées, l’actif le plus attractif (malgré des volatilités peu signifiantes, ce qui rend le ratio moyennement fiable). Il est suivi par les actions, puis l’or, et enfin le dollar. Néanmoins, on rappellera que l’on se base ici sur le principe selon lequel le risque dépend de la volatilité uniquement, ce qui n’est pas avéré. La mesure des mêmes comparaisons sur plusieurs décennies peut aboutir à des conclusions diamétralement opposées. Ainsi, cette étude du risk/reward compare essentiellement l’attractivité des différents actifs sur une échelle de temps de 7 jours et un contexte récent (2016-2021), ce qui peut rapidement changer au fil des années.