Bilan Hebdomadaire
La semaine passée devait être un tournant majeur en ce qui concerne les statistiques macro-économiques. Et on ne peut pas dire que l’on a été déçu. Les données récoltées ont finalement été rassurantes et ont par la même occasion invalidé le sentiment morose de ces derniers jours. Les chiffres divulgués au cours de cette période offrent donc des enseignements précieux pour nos arbitrages d’investissement. Nous nous pencherons sur certaines données qui ont retenu toute notre attention. Dans cet article, nous chercherons à les analyser afin de prendre des décisions judicieuses quant à nos portefeuilles d’investissement. Voici un aperçu des chiffres de la semaine écoulée :
Ce fut la semaine des discours des banques centrales. Nous avons eu quasiment tous les jours de la semaine des discours soit de Christine Lagarde soit de Jérôme Powell, respectivement président de la BCE et de la FED.
Le ton des deux personnes les plus importantes de la sphère financière mondiale a été approximativement le même: agressif. Alors, on pourrait s’étonner de ses propos si l’on n’était pas habitués à la sémantique des banques centrales vis-à-vis des marchés financiers. L’interprétation la plus évidente est que nos deux acolytes savent très bien qu’il faut arrêter de monter les taux d’intérêt directeur le plus rapidement possible. Et à vrai dire ils aimeraient bien ne plus le faire même si en Europe nous sommes loin de la fin de cette hausse.
Alors il existe un stratagème très intéressant pour ces deux rois de la communication. L’idée est d’avoir un discours extrêmement agressif afin que le message freine les opérateurs économiques. Car il faut bien le dire il n’y a pas que les taux d’intérêt qui peuvent agir sur la baisse de l’inflation. Il y a aussi l’expansion du crédit qui a un impact direct sur la quantité d’investissement et de consommation d’un pays. En ce qui concerne les États-Unis, la mini-crise bancaire a suffi à calmer toutes les ardeurs. Celle-ci a bien œuvré à la modération des chiffres de l’inflation du côté de l’Oncle Sam. L’Europe quant à elle espère bien suivre de près les États-Unis et il faut bien admettre que c’est une stratégie qui a souvent marché donc attendons.
Toutefois, Christine Lagarde a aussi insisté sur une nouvelle vague d’inflation qui viendrait de la hausse des salaires en Europe. C’est tout à fait vrai de constater que les salaires ont eu tendance à augmenter depuis quelques semaines voire quelques mois. Mais sincèrement même si le phénomène est à surveiller, il est évident qu’elle a sorti son lapin du chapeau au moment opportun. La vérité est qu’elle a été extrêmement agressive afin de ne pas avoir à monter les taux avant la rentrée de septembre. Elle est aussi consciente que cette hausse de taux va provoquer des déséquilibres budgétaires dans tous les États de l’Union Européenne. Ce serait ballot de voir la Grèce vivre une nouvelle crise de la dette. Ne vous inquiétez pas, il y a d’autres pays candidats à la même crise: l’Italie en tête qui serait certainement suivi de près par le Portugal et l’Espagne puis la France.
Mis à part ses discours, quelques chiffres macroéconomiques sont sortis durant le début de cette semaine. Lundi, les Allemands ont confirmé la morosité outre-rhin avec l’indice IFO du climat des affaires qui s’est avéré être en baisse plus forte que ce que le consensus avait prévu.
Mais c’est surtout mardi que les chiffres les plus importants du début de semaine sont apparus. Ils étaient tous américains. Que ce soit les commandes de biens durables, les permis de construire, la confiance des consommateurs ou les ventes de logements neufs… Tous les chiffres ont été supérieurs au consensus et surtout supérieurs au chiffre du mois précédent. La question est toujours la même: mais où est la crise américaine??? Vous verrez, à la suite de cet article, qu’elle est bien cachée.
C’est jeudi que des chiffres européens sur l’inflation ont commencé à sortir. On ne le voit pas sur ce tableau, mais il se trouve que l’événement a été en Espagne avec une inflation qui est tombée en dessous des 2% alors que l’Allemagne nous présentait des chiffres en léger rebond sur ce mois de juin. C’est plutôt vendredi que la confirmation de la baisse de l’inflation en Europe a eu lieu puisque le chiffre est tombé à 5,5% en baisse de 0,6% par rapport au mois dernier ( ce qui a été supérieur à ce que le consensus attendait).
Mais ce jeudi a été aussi la confirmation que l’économie américaine se porte plutôt bien. Deux chiffres se sont télescopés au même moment, et ont corroboré la petite théorie qui a été mise en avant dans ces colonnes depuis des mois. Tout d’abord, le PIB américain est sorti à +2% au premier trimestre de l’année 2023 et puis les inscriptions au chômage hebdomadaire ont de nouveau reculé. La crise aux États-Unis n’existe pas, en tout cas pas pour le moment.
Vendredi a permis de clôturer cette semaine positive de manière presque euphorique avec la statistique du PCE core américain (l’indice des prix à la consommation des ménages). Celui-ci est sorti inférieur aux attentes et a permis à l’ensemble des indices occidentaux de finir au plus haut. Tout va bien dans le pire des mondes.
Perspectives macro-économiques pour les jours à venir
Pour ce qui concerne la semaine que nous venons de commencer, le programme sera chargé d’un grand nombre de données sur l’emploi au milieu de chiffres qui seront à retenir concernant les indicateurs avancés. Voici le programme hebdomadaire:
Ainsi, le début de la semaine sera calme sur les marchés occidentaux vu que nous aurons ce mardi à fêter aux États-Unis l’Indépendance Day… Toutefois, dès ce matin, des chiffres sur les PMI en Europe animeront la cote européenne. Tous les pays ou presque y passeront, on aura beaucoup d’enseignements à tirer de ces nouvelles données. C’est dans l’après-midi de ce même lundi que l’indice PMI manufacturier de l’ISM sortira aux États-Unis.
À partir de jeudi, ce seront les statistiques sur l’emploi qui prendront le dessus aux États-Unis avec le triptyque habituel. Tout d’abord, l’enquête ADP permettra d’évaluer le niveau de création d’emplois non agricoles. Ensuite, quelques heures plus tard, ce sera le tour du rapport JOLTS sur le niveau des offres d’emplois. Enfin, on clôturera le vendredi de cette semaine par le traditionnel NFP. On surveillera de près la statistique sur les salaires horaires moyens américains.
Bonne semaine macroéconomique à tous.