Après la dernière hausse de taux décidée en mai par le comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre (BoE), le taux d’intérêt directeur s’élève aujourd’hui à 4,5 % dans le pays. Les attentes actuelles du marché indiquent une anticipation d’une hausse des taux lors de la prochaine réunion jeudi prochain, suivie d’autres hausses jusqu’à un maximum de 5 à 6 %.
Récemment, 52 des 64 économistes ayant répondu à un sondage de Reuters ont prédit que les taux d’intérêt atteindraient leur pic d’ici la fin du mois d’août, la projection médiane les situant à 5 %. Toujours selon Reuters, 11 banques ont prédit que le pic devrait se situer plus haut que 5 % à 5,25 %.
L’inflation continue de pousser les banques centrales à augmenter leurs taux d’intérêt
En raison d’une baisse significative des coûts de l’électricité et du gaz, le taux annuel d’inflation des prix à la consommation au Royaume-Uni est tombé à 8,7 % en avril, soit le niveau le plus bas depuis mars 2022. Toutefois, ce taux est bien plus élevé que les prévisions du marché (8,2 %) et reste nettement supérieur à l’objectif de la Banque d’Angleterre (2 %).
En avril, le taux d’inflation de base a atteint 6,8 %, son niveau le plus élevé depuis le début des années 1990. Ce chiffre est supérieur à celui du mois précédent (6,2 %) et dépasse les attentes du marché.
La BoE a prédit en mai que l’inflation baisserait à 5,1 % au quatrième trimestre 2023 par rapport à sa prévision précédente de 3,9 % faite en février mais elle espère toujours atteindre l’objectif de 2 % d’ici à la fin de l’année 2024.
La banque centrale britannique a également suggéré qu’il y avait trois causes clés qui pourraient expliquer la réduction de l’inflation à court terme : le début d’une baisse des prix de l’énergie domestique, l’élimination des augmentations de prix significatives et une baisse plus large des pressions sur les coûts des intrants.
Lorsque les dernières données seront publiées la veille de la réunion de politique monétaire de la Banque d’Angleterre, mercredi à 6h00 GMT, on s’attend à ce que le taux n’ait que légèrement baissé à 8,5 % d’une année sur l’autre, tandis que l’inflation de base devrait rester à 6,8 %.
De l’autre côté de la Manche, l’inflation dans la zone euro a été estimée à 6,1 % sur l’année pour la période se terminant en mai, ce qui représente une baisse par rapport au taux de 7 % du mois d’avril.
Lors de sa réunion la semaine dernière, la Banque centrale européenne (BCE) a laissé entendre que la hausse continue des prix devrait exercer une pression sur les dépenses de consommation dans un avenir prévisible, malgré les signaux de ralentissement.
En conséquence, le Conseil des gouverneurs a été contraint de relever chacun des trois taux d’intérêt directeurs de 25 points de base. De plus, la BCE se dit loin d’avoir terminé son combat contre l’inflation et qu’elle utilisera tous les moyens nécessaires pour faire revenir l’inflation autour des 2 %.
Alors que le taux d’inflation est tombé à 4 % en mai, son niveau le plus bas depuis avril 2021, et après plus d’un an de hausses continues des taux, la Réserve fédérale américaine a déclaré la semaine dernière qu’elle cessait d’augmenter ses taux, les maintenant entre 5 % et 5,25 %.
La BoE suivra-t-elle les attentes d’une hausse à 4,75 % cette semaine ?
Alors que l’inflation reste forte, l’emploi au Royaume-Uni est tendu
Au cours des trois mois précédant le mois d’avril, le nombre de personnes employées au Royaume-Uni a augmenté de 250 000, dépassant les attentes du marché qui tablait sur une augmentation de 162 000 et une augmentation de 188 000 enregistrée au cours de la période précédente.
Il s’agit de la plus forte hausse de l’emploi depuis avril 2022, les catégories des travailleurs à temps plein, à temps partiel et des travailleurs indépendants ayant enregistré des hausses importantes. Le nombre de salariés à temps partiel est toutefois resté inférieur aux niveaux antérieurs à la pandémie.
Dépassant les attentes du marché, et après un gain révisé à la baisse de 6,1 % au cours des trois mois précédant mars, les salaires hebdomadaires moyens au Royaume-Uni, y compris les primes, ont augmenté de 6,5 % en glissement annuel au cours des trois mois précédant avril.
De plus, de février à avril, le taux de chômage était de 3,8 %, en hausse de 0,1 % par rapport au trimestre précédent, mais inférieur aux attentes du marché (4 %).
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Malgré tout, le secteur du commerce de détail reste solide et le PIB résiste
Le mois d’avril a également vu une augmentation de 0,5 % des volumes de ventes au détail au Royaume-Uni par rapport au mois précédent, inversant quelque peu la chute de 1,2 % en mars et dépassant les estimations du marché d’une augmentation de 0,3 %.
Les statistiques du PIB publiées mercredi dernier par l’Office des statistiques nationales (ONS) ont indiqué une croissance lente plutôt qu’une récession, malgré des baisses dans l’industrie manufacturière et la construction.
Après une baisse mensuelle de 0,3 % en mars, l’économie britannique a progressé de 0,2 % en avril. Cette croissance est principalement due à des augmentations dans le commerce de gros et de détail (1%), la réparation automobile (3,9%) et les ICT (1,3%), sans compter que le secteur des services a augmenté de 0,3% en avril après avoir chuté de 0,5% en mars.