Les investisseurs suivront avec intérêt les résultats des réunions de politique monétaire qui se tiendront aux États-Unis, dans l’Union européenne et au Japon cette semaine.
Alors que l’inflation se maintient dans certaines régions et commence à diminuer dans d’autres, l’incertitude quant à l’orientation des taux d’intérêt dans plusieurs régions du monde s’est récemment généralisée.
La semaine dernière, la banque centrale d’Australie (RBA) a déconcerté les économistes et les analystes en décidant d’augmenter à nouveau ses taux de 25 points de base, même après la hausse surprise du mois précédent et une pause lors de la réunion d’avant. Sans oublier la Banque du Canada (BoC) qui a augmenté son taux de référence de 25 points de base 4 mois après sa dernière hausse de taux, alors que les marchés espéraient que ce soit la dernière du cycle de resserrement des taux.
Que pouvons-nous donc attendre de la Fed, de la BCE et de la BoJ cette semaine ? Voyons ce que disent ceux qui sont au courant et pourquoi ces banques centrales pourraient décider d’agir d’une manière ou d’une autre.
Conférence de presse de la Fed le 14 juin à 18h30 GMT
Lors de sa réunion du mois de mai, la Fed a augmenté la fourchette cible du taux des fonds fédéraux de 25 points de base pour que les taux évoluent entre 5 % et 5,25 %, marquant ainsi la 10e hausse de taux. Il est aussi important de noter que les coûts d’emprunt sont à leur niveau le plus élevé depuis septembre 2007.
Selon le compte rendu de la réunion du FOMC de mai, les membres de la Fed n’étaient pas certains de l’ampleur du resserrement de la politique monétaire à l’avenir et plusieurs d’entre eux ont souligné la nécessité de maintenir une certaine flexibilité.
Certains intervenants ont averti qu’un nouveau resserrement de la politique monétaire ne serait peut-être pas nécessaire si l’économie se développait conformément aux attentes actuelles. D’autres, cependant, ont fait valoir qu’une politique monétaire plus ferme serait nécessaire si l’inflation restait obstinément au-dessus de l’objectif de 2 %.
Finalement, le FOMC a convenu qu’il garderait un œil sur les nouvelles données sur la croissance mondiale et l’évolution de l’inflation alors que ses membres délibèrent sur le meilleur plan d’action pour lutter contre l’inflation tout en favorisant un “atterrissage doux” de l’économie américaine.
Plus de 90 % des 86 économistes interrogés par Reuters du 2 au 7 juin ont prédit que le FOMC maintiendrait la fourchette du taux des fonds fédéraux à 5,00 %-5,25 % à l’issue de sa réunion de cette semaine. Les 8 analystes restants prévoient une hausse de 25 points de base.
Conférence de presse de la BCE le 15 juin à 12h45 GMT
Lors de sa réunion de mai, la BCE a augmenté ses taux d’intérêt de référence de 25 points de base, ce qui a été considéré à l’époque comme un signal de ralentissement léger du rythme de resserrement de la politique.
Malgré cela, le coût de l’emprunt vient d’atteindre son plus haut niveau depuis juillet 2008, après 7 hausses de taux consécutives. Le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement est passé à 3,75 %, celui de la facilité de prêt marginal à 4,00 % et celui de la facilité de dépôt à 3,25 %.
Les statistiques préliminaires les plus récentes montrent que le taux d’inflation dans la zone euro est passé à 6,1 % en mai, le taux de base ayant légèrement baissé à 5,3 %. Par ailleurs, Christine Lagarde, présidente de la BCE, a laissé entendre lors de la conférence de presse de la dernière réunion que la banque centrale avait encore du travail à faire et qu’elle ne suspendait pas le cycle de hausse des taux de sitôt.
Les économistes interrogés par Reuters s’accordent à dire que la BCE devra relever son taux d’intérêt de référence de 25 points de base cette semaine et à nouveau en juillet, avant de marquer une pause pour le reste de l’année.
Rendez-vous de politique monétaire de la BoJ le 16 juin à 3h00 GMT
En avril, par un vote unanime, la BoJ a une fois de plus maintenu son taux d’intérêt de référence à court terme à -0,1 % et le rendement de ses obligations à 10 ans à environ 0 %. En revanche, elle a modifié ses indications sur son taux directeur en supprimant les références à la nécessité de se protéger contre les risques de pandémie et de maintenir les taux d’intérêt à leur niveau actuel ou à un niveau inférieur.
Les taux d’intérêt n’ont pas augmenté au Japon depuis 2007, lorsque la BoJ a fait passer les taux à court terme de 0,25 % à 0,5 %, une décision qui a ensuite été condamnée pour avoir prolongé la fin de la stagnation des prix.
Au cours de la première réunion du nouveau gouverneur Kazuo Ueda, le conseil d’administration a également décidé de procéder à un réexamen complet de la politique monétaire dans un délai d’environ un an à un an et demi.
En tant que membre du conseil d’administration de la BoJ pendant un certain nombre d’années jusqu’en 2005, le gouverneur Ueda a lui-même participé à la lutte du Japon contre la déflation et il est bien conscient des risques associés à une fin prématurée de la politique ultra-accommodante. En 2000, il n’était pas d’accord avec la décision de la BoJ d’augmenter les taux d’intérêt à court terme de zéro à 0,25 %, car il craignait une reprise chancelante.
Les marchés n’anticipent aucun changement majeur de la BoJ malgré la hausse de l’inflation à 3,5 % en avril.
Quels sont les indicateurs les plus suivis par les banques centrales ?
Découvrez dans cette video les indicateurs économiques les plus importants pour les banquiers centraux qui tentent de déterminer la direction de leur politique monétaire :