Bilan Hebdomadaire
Après un début du mois de mai gargantuesque concernant les statistiques économiques, la semaine passée a été beaucoup plus modérée. Cependant, certains chiffres ont retenu toute notre attention. Nous chercherons, dans cet article, à les interpréter pour des arbitrages judicieux dans nos portefeuilles d’investissement. Voici les chiffres de la semaine passée:
Eh non, il n’y a pas d’erreur dans le tableau. Il n’y a eu aucune nouvelle lundi dernier du côté des statistiques macro-économiques dites “importantes”. Rarissime, je vous le concède.
C’est donc mardi que le bal des données économiques a repris ses droits. C’est du côté de la Chine qu’il apparaît une tendance nouvelle que nous n’avions pas encore réellement perçue. Le redémarrage de l’économie chinoise suite à la fin de la politique “zéro covid” est très éloigné de ce que l’on pouvait attendre. Ainsi, le consensus qui attendait une hausse de près de 11% de la production industrielle du pays en avril n’a pu faire que le constat de son erreur d’appréciation. Un triste et mollasson +5,6% est tombé. Ce chiffre, qui ferait pâlir la totalité des économies du monde occidental, n’est pas bon car il faut bien prendre en compte le momentum des chiffres de l’an dernier. En bref, ça redécolle mais très laborieusement. La reprise molle en Chine sera certainement une des inquiétudes sur la croissance mondiale dans les mois à venir. A suivre de près…
C’est aussi dès ce mardi que les États-Unis ont fourni quelques statistiques intéressantes sur leurs niveaux de consommation interne. Les chiffres de la vente au détail qui avaient fortement fléchi en mars ont bien rebondi en avril et sont sortis en positif. Certes, ils étaient attendus un peu plus fort, mais il n’y a vraiment rien d’alarmant. Pour le moment nous nous contenterons d’un ralentissement économique évident du côté de l’Oncle Sam, mais rien de plus, pour l’instant.
Mercredi, nous avons eu le droit à une belle surprise venue de l’Empire du Soleil Levant. Ça y est, le Japon se réveille avec un chiffre du PIB au premier trimestre 2023 prévu largement au-dessus de ce que le consensus estimait. +0.4% ce n’est pas anodin pour les nippons. Le Nikkei 225 ne s’y trompe pas, il monte, il monte, il monte… C’est ce même jour que les Américains, à travers les statistiques des permis de construire, nous ont confirmé ce que nous disions un peu plus haut dans ces colonnes.
Quid de l’Europe? Il est vrai que la semaine a été particulièrement faible en information macroéconomique concernant le vieux continent. Mais la seule qui a eu une importance significative est bien celle de l’inflation de ce mercredi. Comme prévu les chiffres sont tombés en conformité avec le consensus. Un seul constat: l’inflation en Europe (IPC) résiste à un niveau assez élevé de 7%. Voilà pourquoi vous entendez une forte distorsion entre le discours du président de la FED américaine et celui de Christine Lagarde, présidente de la BCE. D’un côté de l’Atlantique, on voit poindre la fin de la hausse des taux. De l’autre côté, on constate qu’il est prématuré de ralentir la réévaluation des taux d’intérêt directeur. Là où les Américains sont maintenant avec des taux réels autour de zéro. La Banque Centrale Européenne compose toujours avec des taux réels encore fortement négatifs. Conséquence dans nos portefeuilles d’investissement: il est encore trop tôt pour acheter des valeurs “croissances” sur le marché action du vieux continent. Voilà pourquoi le Nasdaq est très dynamique depuis quelques semaines contrairement à ses homologues européens.
La fin de semaine a été plus marquée par les discours des banquiers centraux et la réunion du G7 que par les statistiques qui nous ont été proposées.
En effet, les statistiques américaines sur les inscriptions au chômage et l’indice manufacturier de Philadelphie n’ont fait que conforter nos propos tenus plus haut. L’économie américaine n’est pas du tout en train de flancher.
Finalement, c’est du côté du G7 qu’il fallait avoir une oreille attentive. Le président Biden a joué des coudes avec les républicains concernant les négociations sur la réévaluation du plafond de la dette américaine. Tantôt, tout le monde est proche de l’accord. Tantôt, c’est la guerre de tranchées. Bref, c’est de la politique. Et pour le moment, le marché n’en a que faire. On gardera tout de même un œil attentif sur la réaction des marchés à l’approche des échéances les plus importantes sur ce sujet. Prétexte à une prochaine correction des marchés? On peut le penser.
Perspectives macro-économiques pour les jours à venir
Pour ce qui concerne cette semaine, le programme sera de nouveau modéré quantitativement même si des rendez-vous importants ne devront pas être manqués. Voici le programme de la semaine:
C’est mardi que la semaine débutera avec une longue salve de chiffres sur les PMI britanniques et américains. Rappelons que les PMI (Purchasing Managers’ Index ou en français “indice des directeurs d’achats”) sont un indicateur macroéconomique utilisé pour mesurer l’activité économique à venir. Ils sont calculés à partir d’enquêtes auprès des directeurs d’achats des entreprises, qui évaluent les conditions d’activité de leur société. En concaténant ces chiffres, les PMI donnent, sous la forme d’indice, un sentiment avancé de l’activité d’une région ou d’un pays. Avec une valeur supérieure à 50, une expansion de l’activité est attendue. Sous les 50, une contraction économique peut être anticipée. Ainsi, ces indicateurs fournissent des informations précieuses sur la croissance économique, les tendances et les éventuels retournements de conjoncture.
L’indice IFO du climat des affaires en Allemagne ainsi que l’inflation britannique annoncée en forte baisse sur le mois d’avril animeront la journée de mercredi sur le vieux continent.
Lors de cette fin de semaine, ce sont plutôt les États-Unis qui animeront les marchés financiers avec la traditionnelle salve de chiffres sur les promesses de ventes de logement et des commandes de bien durable. 2 chiffres particulièrement importants pour évaluer le niveau d’investissement des particuliers. Niveau qui augure de la confiance du consommateur américain dans la conjoncture économique.
Bonne semaine macroéconomique à tous.