Cette semaine sera riche en événements qui pourraient influencer la direction des marchés dans un sens ou dans l’autre, particulièrement pour les traders se concentrant sur le marché du Forex, puisque 3 banques centrales vont se réunir pour décider de leurs politiques monétaires et que le rapport de l’emploi américain (rapport NFP) va être publié en fin de semaine.
Pour rappel, les banques centrales sont les acteurs ayant la plus grande influence sur les marchés financiers, particulièrement le marché du Forex. Une banque centrale dicte en effet la trajectoire de la politique monétaire dans son pays. Elle influence donc la disponibilité et le coût de l’argent dans une économie donnée. On comprend donc facilement comment elle peut influencer les différents marchés.
Cette semaine, les traders vont suivre la décision de trois banques centrales : la RBA mardi, la Fed mercredi et la BCE jeudi. Ainsi, les marchés australiens, américains et européens seront fortement impactés en fonction des décisions prises et les commentaires des banquiers centraux.
Petit tour d’horizon.
La RBA va-t-elle de nouveau opter pour une pause dans sa hausse des taux ?
Le mois dernier, la banque centrale australienne a décidé de maintenir ses taux d’intérêt directeurs à 3,6 %, offrant ainsi un répit temporaire aux emprunteurs après dix hausses de taux consécutives. La décision de la RBA a été poussée par la nécessité d’adopter une « approche d’attente et de surveillance » afin d’évaluer l’évolution des données économiques pour déterminer comment les hausses de taux précédentes ont impacté les dépenses de consommation et influer sur l’inflation.
La RBA estime cependant qu’un nouveau resserrement de sa politique monétaire pourrait être nécessaire pour ramener l’inflation de l’Australie au niveau souhaité des 2 %. Compte tenu des incertitudes significatives entourant l’économie locale (mais aussi globales), ainsi que de la hausse récente des coûts de l’énergie, il semble probable que la RBA n’en a pas terminé avec son cycle de resserrement monétaire.
Pour ce mois-ci, une partie des analystes pensent que la RBA pourrait encore opter pour une pause. L’inflation pour le mois de mars a connu une baisse en glissement annuel de 6,8 % à 6,3 %, tandis que le chiffre trimestriel pour le premier trimestre de 2023 est plus élevé mais tout de même en baisse, puisqu’il est passé de 7,8 % à 7,0 %. Il est donc possible qu’une poursuite de la pause actuelle de la politique de resserrement monétaire australienne se fasse en mai et que le taux d’intérêt de 3,6 % représente même le niveau maximum des taux d’intérêt.
Alors que la croissance américaine a fortement ralenti au premier trimestre 2023, la Fed va-t-elle faire une pause dans sa hausse de taux ?
Le mois dernier, la Fed n’a pas changé sa trajectoire alors que le secteur financier était confronté à de fortes secousses après une série de faillites bancaires (Silicon Bank Valley, Signature Bank, Credit Suisse) et de doutes sur la solidité de plusieurs établissements financiers (First Republic Bank, Deutsche Bank). La Fed a en effet augmenté la fourchette de ses taux d’intérêt de 0,25 % (4,75 % à 5 %) tout affirmant que le système financier était « solide et résilient ».
Aujourd’hui, l’outil suivant l’évolution du sentiment des investisseurs concernant l’évolution du taux directeur de la Fed indique que presque 85 % des participants estiment que la Fed va opter pour une nouvelle hausse de 25 points de base (fourchette comprise entre 5 % et 5,25 %) avant de faire une pause.
La Fed poursuit une stratégie agressive de resserrement monétaire afin de réduire la demande, ce qui a entraîné une décélération plus importante de la croissance. Depuis mars de l’année dernière, la banque centrale américaine a en effet augmenté son taux directeur de près de 0 % à un peu moins de 5 %, ce qui constitue la hausse la plus rapide depuis des décennies.
Les données préliminaires du département du Commerce publiées le 27 avril ont montré un ralentissement significatif de la croissance économique américaine au cours du premier trimestre 2023, malgré des dépenses de consommation stables. La première économie mondiale a progressé à un taux annualisé de 1,1 % entre janvier et mars, ce qui représente une forte baisse par rapport aux 2,6 % enregistrés au cours du dernier trimestre de l’année précédente, et est nettement inférieur au taux de croissance de 2 % anticipé par les économistes.
La BCE devrait augmenter ses taux directeurs tant que la croissance des salaires et l’inflation de base ne baissent pas de manière significative
Mercredi 24 avril, le gouverneur de la banque centrale de Belgique, Pierre Wunsch, qui siège également au conseil des gouverneurs de la BCE, a déclaré au Financial Times que la BCE devrait continuer à augmenter ses taux directeurs jusqu’à ce que des progrès significatifs soient remarqués au niveau de la croissance des salaires, qui a atteint un niveau record dans la zone euro, et de l’inflation de base.
La semaine dernière, Christine Lagarde, présidente de la BCE a indiqué que la banque centrale « a encore un peu de chemin à faire » en matière de politique monétaire. Alors que la BCE a déjà relevé son taux de dépôt à un rythme sans précédent, passant de – 0,5 % en juillet dernier à 3 % en mars, il n’est pas impossible que ces taux atteignent les 4 % a un certain moment pour Wunch.
Aujourd’hui, les investisseurs s’attendent à une 7e hausse de taux de 0,25 %.