Avec la hausse des taux d’intérêt, la France doit désormais payer plus de 50 milliards par an de charge d’intérêt concernant sa dette. Une dette qui, atteignant près de 120% du PIB désormais, n’est pas remboursable. Voir à ce sujet notre dernier article sur Youtrading (Faut-il annuler la dette publique (1)? – Youtrading FR).Les taux d’intérêt, d’ailleurs, se sont plutôt détendus en ce début d’année, avec un taux de rémunération des obligations souveraines à 10 ans de 2.59% mais un EURIBOR qui a lui, a flambé et se situe à 3.35%, ce qui pourrait précipiter un credit crunch, ne l’oublions pas, à savoir une réduction drastique de l’offre de crédit liée à une crise bancaire, autrement dit un véritable rationnement du crédit offert par les banques, bien plus grave pour le fonctionnement de l’économie qu’une hausse des taux, fatalement accompagnée d’un durcissement des conditions du crédit. Rappelons que l’EURIBOR avait passé 6 ans en territoire négatif (de 2016 à 2022) et qu’il n’a pas atteint les niveaux actuels depuis 2009.
Sur le plan de l’inflation, en décembre 2022, selon les derniers chiffres, l’indice des prix à la consommation recule de 0,1 % sur un mois, après +0,3 % en novembre. Les prix de l’énergie se replient (‑3,6 % après +0,9 %) du fait de la baisse des prix des produits pétroliers (‑5,2 % après +0,3 %). Les prix des produits manufacturés ralentissent (+0,2 % après +0,4 %) et ceux de l’alimentation augmentent au même rythme que le mois précédent (+0,5 %). Les prix des services accélèrent (+0,3 % après +0,1 %), notamment ceux des services de transport (+2,3 % après +0,6 %).Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation reculent de 0,1 %, après +0,2 % en novembre. Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 5,9 % en décembre 2022, après +6,2 % en novembre. Mais les prix de l’alimentation augmentent sur un an au même rythme qu’en novembre (+12,1 %) et ceux des produits manufacturés accélèrent (+4,6 % après +4,4 %). Autrement dit, en gros, l’inflation globale est de 6% environ en 2022 et l’inflation alimentaire est deux fois plus élevée.
Bref, nous sommes dans une sorte de crise larvée pour le moment, qui ne s’appelle toujours pas « crise » ni « récession ». En effet, Sur le plan économique, le terme de crise est en fait surtout utilisé dans les médias. Il correspond à une notion économique précise qui est celle de récession. On dit qu’il y a récession lorsque la croissance du PIB est négative pendant au moins deux trimestres consécutifs. A fortiori lorsqu’elle est négative pendant un an. Si cette récession dure plus longtemps et qu’elle est profonde, on parle alors de dépression économique. Mais pour le moment, on frôle la récession mais on n’y est pas. Ainsi, l’INSEE a annoncé que sur le dernier trimestre 2022, le PIB français devrait se contracter de 0.2%. Rebondira-t-il au premier trimestre 2023? Si tel n’était pas le cas, la terme de récession serait alors enfin prononcé. Mais les marchés boursiers espèrent qu’on y échappe… Ainsi le CAC 40 a déjà repris, depuis de début d’année, toutes ses pertes de 2022… Rarement dans l’histoire, la bourse n’aura été si optimiste avec un tel contexte! Alors, faisons comme les marchés financiers, espérons… mais c’est peu probable.