Bien que les cycles de marché soient assez rarement utilisés par les analystes financiers, pour des raisons de formation essentiellement, il est important de connaître les outils impératifs à l’analyse des cycles. Dans cet article, on se concentrera sur la coïncidence des cycles. Le calcul de la coïncidence des cycles permet d’estimer les moments futurs probables sans tendance, et les moments à venir avec tendance. Ce chapitre de l’analyse des marchés n’a jamais été véritablement travaillé, et on se propose ici d’introduire une nouvelle théorie d’analyse. Nous exploiterons le cas de l’or, qui s’applique parfaitement à l’analyse de la coïncidence des cycles. Cette théorie empruntée à la physique quantique est pourtant extrêmement simple et son efficacité mérite d’être soulignée.
Qu’est-ce que la coïncidence des cycles de marché ?
La coïncidence des cycles est le moment où deux cycles, de période et de temporalité respectivement différentes, se synchronisent temporairement. Ainsi, un cycle de 4 ans et un cycle de 3 ans se synchroniseront tous les 12 ans (3 x 4). L’intérêt de la coïncidence des cycles est d’une importance stratégique.
Ainsi, lorsque le cours d’un actif est sans tendance, alors il y a une synchronicité inverse entre deux cycles : le premier cycle atteint un sommet lorsque le deuxième est au plus bas. Les effets respectifs des cycles s’annulent par synchronicité inverse, et on parle en termes techniques d’interférence destructive. Dans l’exemple ci-dessous, nous avons représenté un ensemble d’interférences destructives. Il en résulte que le mouvement du prix de l’actif est parfaitement neutre, sans tendance.
A l’inverse, lorsqu’un actif est en tendance (maximale), on observe le plus généralement des interférences constructives croissantes. Ecrit plus simplement, c’est-à-dire que les cycles se synchronisent dans le même sens. En d’autres termes, un sommet sur un premier cycle sera synchronisé avec un sommet au même moment sur le second cycle. Le mouvement de prix devient donc puissant et plus ample : ce sont les interférences constructives, souvent à l’origine des figures techniques en top ou bottom, épaule-tête-épaule, ou encore V-top-bottom.
Il est important de noter la contribution des sciences physiques à cette théorie. En effet, la théorie des interférences constructives ou destructives est issue de la physique quantique. La théorie des ondes-corpuscules stipule qu’une interférence destructive conduira à une absence totale de particules sur une zone déterminée. La réciproque est que les ondes peuvent être des particules, et que les particules peuvent être des ondes, selon les circonstances. En d’autres termes, dans le cas des marchés financiers, la théorie de la coïncidence des cycles ne sera utile que pour les actifs les plus cycliques.
Calcul de la coïncidence des cycles : méthode
Admettons que l’on dispose d’un cycle de 9 mois et d’un cycle de 12 mois. Quelle est la période nécessaire pour assister à une synchronicité (inverse ou non) de ces deux cycles ? Et dans ce cas, comment parier sur le cours de l’actif ?
Pour calculer la synchronicité de deux cycles de 9 mois et 12 mois, on utilise la méthodologie mathématique du Plus Grand Commun Multiplicateur (PGCM). Pour cela on peut utiliser la décomposition en facteurs de nombres premiers, et prendre ensuite tous les plus grands multiplicateurs. En multipliant les nombres premiers communs les plus grands pour 9 et 12, on obtient :
12 = 2 x 2 x 3 = 2² x 3
9 = 3 x 3 = 3²
Dans ce cas, le PGCM est 36 mois (c’est le plus grand multiplicateur commun). On prend 2² et 3² qui sont les deux plus grands multiplicateurs communs qui apparaissent (3² pour le cycle de 9 mois > 3 pour le cycle de 12 mois), on obtient alors 36 (2²x3²). C’est-à-dire que tous les 36 mois, il y aura une interférence destructive (pas de tendance de prix) ou bien une interférence constructive de ces deux cycles (tendance de prix). Plusieurs sites permettent de calculer automatiquement le PGCM.
Application à l’or
Dans le cas de l’or, on remarque la présence d’un cycle de 8 mois et d’un cycle de 14 mois qui ont tous deux atteint un sommet en septembre 2011. Le PGCM des cycles de 8 mois et de 14 mois est de 56 mois (4,6 ans). On obtient alors la prochaine interférence destructive en juin 2016 (tendance neutre). En conséquence, on pouvait s’attendre à un retournement de tendance depuis 2011. Le prochain sommet (interférence constructive 4,6 ans plus tard) était en janvier 2021, qui a confirmé un sommet ample. On voit donc ici l’importance de l’étude de la coïncidence des cycles à long terme.