Rappelons pour commencer qu’une récession est de plus en plus probable. Donc une crise. Qu’on se le dise. En effet, comme cela a déjà été évoqué à plusieurs reprises, l’absence de croissance conjuguée à une forte inflation fait que nous sommes en stagflation, et la stagflation mène presque fatalement à une récession. De plus la hausse des taux d’intérêt renchérit le cout des crédits et accroit la probabilité d’un crédit crunch (contraction subite des offres de crédit des banques car ces dernières prennent peur). Pour le moment il n’y a pas encore de crédit crunch, mais il guette… Si la hausse des taux venait à se poursuivre.
Mais la hausse des taux fait une pause actuellement. C’est aussi ce qui donne une bouffée d’oxygène aux marchés financiers
La consommation des ménages sera évidemment impactée par la crise qui arrive. Comme elle l’a été à chaque crise.
Pourtant, paradoxalement, un secteur économique devrait bien s’en sortir, il s’agit de celui du tourisme.
En effet, comme c’est souvent le cas, la zone Euro est beaucoup plus perçue comme étant fragile par rapport à cette potentielle crise que les Etats-Unis, puisque cette crise serait due à la guerre économique avec la Russie qui nous revient en boomerang vue la dépendance des pays européens aux exportations russes, mais aussi aux exportations ukrainiennes. Il n’y a pas que le gaz qui soit concerné mais aussi les céréales et autres produits de base dont la pénurie entraine une flambée des prix alimentaires. De ce fait, la devise européenne est fuie des investisseurs. Alors que le Forex faisait preuve d’une étonnante stabilité depuis quelques années, voilà qu’il bouge pas mal ces derniers temps et dans un sens plutôt univoque : un affaiblissement de l’Euro par rapport aux différentes devises.
Nous avons récemment étudié la situation par rapport au Franc Suisse : La Suisse et sa monnaie bénéficient de la légendaire neutralité helvétique – Youtrading FR
Aujourd’hui, il faut raisonner en économie mondialisée. Car à ce stade, la démondialisation reste un leurre.
Or, si on raisonne en économie mondialisée, on peut se dire que même si les ménages français vont moins consommer et moins sortir, il y aura un afflux de touristes hors zone Euro qui profiteront d’un Euro particulièrement faible.
Et le raisonnement que nous faisons ici pour les ménages français peut aussi être fait pour les ménages espagnols ou italiens (les deux autres pays les plus touristiques de la zone Euro).
Par conséquent, le secteur du tourisme peut être tout à fait intéressant pour les investisseurs; mais il faut bien faire attention de sélectionner ses compartiments.
Déjà, il ne faut pas se positionner sur les compagnies aériennes par exemple qui pâtissent d’une réduction des marges due à la hausse des prix du carburant, et qui ne se sont toujours pas remises du COVID. C’est de plus un secteur désormais très concurrentiel avec une concurrence par les prix, ce qui est toujours très mauvais car c’est synonyme de faibles marges. Les entreprises qui vont profiter de la faiblesse de notre devise commune sont les sociétés implantées sur le sol français (ou italien, ou espagnol), mais susceptibles d’être bien réceptives à une demande internationale et non strictement française. Ainsi, les groupes hôteliers sont souvent trop internationalisés pour cela : la hausse d’activité en France, Italie ou Espagne risque d’être compensée par une baisse d’activité sur les différents marchés domestiques.
Les sociétés qui possèdent à la fois des hôtels, des parcs de loisirs, sont celles qui sont le plus susceptibles de profiter de cet afflux touristique. Ainsi, selon le Syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels (Snelac), la fréquentation des parcs de loisir en 2022 est en moyenne en hausse de 15 à 30% par rapport à 2019.Typiquement, une société comme Disneyland Paris, mais cette dernière n’est plus côtée en bourse… Si on y réfléchit, il y en a quelques unes qui le sont… Et d’ailleurs le marché ne se trompe pas en achetant massivement leurs titres en ce moment !