Le conflit entre l’Ukraine et la Russie entraîne une hausse grandissante et durable des prix des matières premièresénergétiques et agricoles intensifiant ainsi les pressions inflationnistes que subit déjà l’Europe, mais aussi d’autres pays du monde comme les Etats-Unis.
Le plus grand risque pour les pays européens réside dans l’association d’une inflation galopante et de la faiblesse de la croissance attendue qui devrait soutenir une situation de stagflation, c’est-à-dire une phase de faible croissance et d’inflation importante.
L’attitude adoptée par la Banque Centrale Européenne (BCE) pour lutter contre l’inflation sans pour autant trop freiner la croissance sera essentielle dans cette bataille pour réduire les risques de stagflation qui pèsent sur la Zone Euro.
Les conséquences du conflit en Ukraine sont-elles sous-estimées par les membres de la BCE ?
L’objectif de la politique monétaire de la BCE est d’assurer une certaine stabilité des prix avec un objectif d’inflation autour des 2 %. Cependant, l’inflation augmente depuis un moment maintenant et évolue actuellement au plus haut depuis 1990. L’inflation a atteint 5,8 % en février 2022 contre 5,1% en janvier selon Eurostat.
Cette tendance a notamment été soutenue par l’envolée des prix de l’énergie qui s’est accélérée ces dernières semaines avec le conflit militaire dans l’Est, puisqu’ils ont enregistré une hausse de 31,7 % sur un an le mois dernier contre 28,8 % en janvier.
Le pétrole a en effet atteint un nouveau record dans la première semaine de mars en touchant les 135 $ le baril avant de perdre du terrain et d’évoluer autour des $115 au moment de l’écriture de cet article.
Alors que la BCE a longtemps avancé l’argument d’une « inflation temporaire », la Présidente de la BCE, Christine Lagarde, concède que l’inflation n’est plus temporaire et qu’elle « pourrait durer un certain temps ».
« Nous sommes de plus en plus convaincus que la dynamique de l’inflation à moyen terme ne reviendra pas au schéma que nous avons connu avant la pandémie » a déclaré Christine Lagarde. Elle ajoute que l’institution monétaire européenne se doit de « gérer un choc qui, à court terme, pousse l’inflation au-dessus de notre cible et réduit la croissance ».
Malgré tout, la BCE estime qu’il n’y a pas de menace de stagflation en Zone Euro, car l’économie des pays de cette zone devrait connaître une certaine croissance (même si elle est plus faible qu’anticipée). C’est en tout cas ce que déclare Luis de Guindos, le vice-président de la BCE.
« Nous pouvons donc jusqu’à présent écarter la possibilité de ‘stagflation’, car même dans notre scénario le plus pessimiste, nous envisageons une croissance d’environ 2 % en 2022 » a-t-il indiqué.
Aller plus loin
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