Alors que de plus en plus d’économistes mettent en avant un achèvement proche de la reprise, les indices boursiers enchainent les nouveaux records. Le S&P 500 a atteint un nouveau record absolu à 4384, aussi porté par les banques comme JP Morgan, Citigroup ou encore Goldman Sachs. En Europe, le CAC40 montre des signes de faiblesse encore mesurés. Les perspectives à moyen terme sont plus contrastées pour les prochains mois. À long terme, les anticipations restent globalement inchangées.
Ligne droite à court terme…
Depuis le krach de 2020, l’indice français semble suivre une ligne de tendance imperturbable. Le récent décrochage depuis mi-juin 2021 s’est également terminé en se posant sur cette ligne de tendance puissante. Le CAC40 atteint un plus haut récent depuis plus de 20 ans, consolidant sur la ligne de tendance suivie depuis plusieurs mois. Depuis le point bas de mars 2020, le CAC40 performe de plus de 80%. La ligne de résistance supérieure à court terme serait le niveau des 6600, puis 6740 dans une accélération extrême. En revanche, la cassure du niveau des 6440 et surtout 6260, enclencherait une baisse plus prononcée par cassure de la ligne de tendance mensuelle.
De leur côté, les indices américains battent des records absolus. Le Nasdaq a atteint un nouveau sommet à 14 760, tandis que le S&P 500 se rapproche des 4400. Les résultats à paraître du deuxième trimestre vont ainsi clôturer l’évolution des derniers mois avant d’ouvrir une nouvelle ligne de tendance pour les prochaines semaines. La hausse des résultats devrait ainsi être historique sur le deuxième trimestre, par effet de base entre 2020 et 2021. Les bénéfices du S&P 500 ont attendus en hausse de près de 66% sur un an d’après Refinitiv. L’évolution de la reprise pour le deuxième semestre 2021 semble réorienter implicitement les marchés.
Prudence à moyen terme ?
Le CAC40 a enchainé 6 mois consécutifs de performances haussières, ce qui est rare et exceptionnellement intense. Dans notre article sur les statistiques de variations [voir], nous avons montré que les indices boursiers ont connu la plus intense période de hausse. Statistiquement et cycliquement, nous devrions ainsi assister à la manifestation d’une pause de moyen terme sur les indices. Les risques cycliques sont principalement ceux de la fin de l’été et de l’automne 2021 (saisonnalité et stabilisation des indices), suivi du début du printemps 2022 (réajustement des taux, etc…). À moyen terme, on observe en effet que les performances des indices excèdent le potentiel de liquidités, ce qui n’est pas soutenable.
Techniquement, le mois de juillet semble dessiner une bougie « pendu », c’est-à-dire un possible signal d’affaiblissement de la puissance haussière, après une « étoile du soir » en juin. Cycliquement, un affaiblissement des performances dans les prochains mois serait un signal fort de consolidation prononcée d’ici au premier semestre 2022. Alors que les marchés ont récupéré plus de la moitié de leur potentiel à long terme du fait des liquidités, une consolidation paraît évidente. La volatilité reste particulièrement faible (niveaux de calme absolu entre 10//20 pour le VIX), et un revirement progressif n’est pas à exclure.
Par ailleurs, la moyenne mobile à 30 jours est nettement en dessous des cours observés. Cela signifie que nous pourrions assister à un retour sous la ligne de tendance haussière notable depuis mars 2020. Le rebond des indices aura bien été un retour moyen en V.
À long terme… Money drives finance…
Dans notre précédent article [lire], nous sommes revenus sur le lien très étroit entre création monétaire et performances des indices. Les injections de liquidités de la crise COVID pourraient ainsi permettre la continuité d’une ligne haussière d’ici à 2024/2025 de manière encore soutenue. À moyen et long terme, la corrélation entre les indices et la variation de la masse monétaire est forte.
Le graphique ci-dessus reprend les performances sur un an du S&P 500 (bleu), et la variation annuelle de la masse monétaire M2 pour les États-Unis (rouge). Les performances moyennes du S&P 500 tendent ainsi à évoluer autour des variations de la masse monétaire, ce qui est cohérent. Bien que les performances des indices devraient ralentir par rapport à celles observées ces derniers mois, la ligne de tendance haussière devrait se maintenir avec des risques classiques de moyen terme.
De plus, on observera le fait que les retournements observés sur le taux de variation de la masse monétaire précèdent un retournement similaire du taux de variation des indices boursiers. Ainsi, on notera en effet que les indices ont encore un potentiel de hausse très intéressant du fait de la hausse sans précédent de la masse monétaire. Néanmoins, le ralentissement des injections de liquidités dans les mois à venir laisse présager un ralentissement mécanique des performances en comparaison aux performances exceptionnelles suite à la crise COVID.